Mercredi 8 février, le tribunal correctionnel de Marseille a requis 3 ans de prison à l'encontre de Christophe Ettori, ex-dirigeant du GFCA. La même peine, assortie de deux ans de sursis, a été demandée contre Mathieu Messina. Les deux anciens présidents du club étaient jugés pour recel d'abus de biens sociaux et travail dissimulé. La décision a été mise en délibéré au 15 mars prochain.
Le procès de trois anciens dirigeants du GFCA football s'est ouvert ce mercredi 8 février devant le tribunal correctionnel de Marseille.
Christophe Ettori et Mathieu Messina comparaissaient pour recel d'abus de biens sociaux et travail dissimulé.
Également poursuivi dans ce même dossier, l'ancien président, Olivier Miniconi, devait être jugé à leurs côtés sur le banc des prévenus. Il n'a pu se présenter à l'audience pour "raisons de santé". Son cas a donc été disjoint et renvoyé au 31 mars.
La justice reproche également aux anciens dirigeants gaziers le non-versement de près de 600.000 euros de cotisations sociales à l'URSAFF. Selon la procureure, "la finalité était de soulager le club" alors en difficulté financière.
Pour rappel, après une succession de déboires sportifs, administratifs et judiciaires, le GFCA a été placé en liquidation le 30 janvier 2023.
"Compensation"
Concernant les soupçons d'une éventuelle fraude à l'URSSAF, ils avaient été mis au jour par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie au cours de leurs investigations visant les finances occultes de la bande criminelle ajaccienne du Petit Bar.
Ce mercredi, à Marseille, la procureure a requis 3 ans de prison ferme à l'encontre de Christophe Ettori. Ancien joueur du Gazélec, il en avait été ensuite le directeur sportif puis le président, pendant trois mois, de novembre 2019 à janvier 2020.
Il lui est reproché l'usage d'un véhicule Audi Q3, d'un Ipad et d'un téléphone alors qu'il n'exerçait plus officiellement de fonction au club.
"Il était directeur sportif et quand le club a eu des difficultés financières, il a proposé de continuer à travailler pour le club mais sans rémunération, explique Maître Fabien Perez, son avocat. Cette absence de rémunération a été compensée par la mise a disposition d'un téléphone, d'un ordinateur et d'un véhicule qui était à l'usage de l'ensemble du personnel du club. Pour le club, il avait la même activité mais sans contrat de travail et sans rémunération. C'était une charge en moins pour le club."
Décision le 15 mars
Actuel adjoint au maire de Menton, Mathieu Messina a été le président du Gazélec de janvier 2020 à juin 2022.
Il est soupçonné d'avoir évité de payer des cotisations sociales concernant certains salariés du club. À son encontre, la représentante du ministère public a demandé 3 ans de prison dont deux avec sursis, 15.000 euros d'amende, une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans, et une peine d'inéligibilité de cinq ans.
Son avocat, Maître Franck de Vita s'est dit "abasourdi" par ces réquisitions auxquelles il "ne s'attendait pas".
"On parle de football, il y a un carton jaune, un carton rouge mais des cartons violacés ça n'existe pas, insiste-t-il. On demande une peine éliminatoire sur le plan de la liberté mais aussi éliminatoire sur la vie politique de mon client et éliminatoire sur son aspect d'homme d'affaires. On veut l'éliminer de la société pour une culpabilité a minima, pour des faits véniels, presque ridicules. Je suis totalement KO par ces réquisitions et je vais me battre pour que le tribunal ne les suive absolument pas."
La décision a été mise en délibéré. Elle sera rendue le 15 mars prochain à 8h30.