Pour l'inauguration du festival des cinémas du Maghreb, hier, samedi, le public a assisté à une projection-débat de « Latifa, le cœur au combat ». La mère d'Imad, un militaire français assassiné par Mohammed Merah en 2012, était présente dans la salle.
Partager, sous le signe de la fête, c'est ainsi qu'a été accueillie Latifa Ibn Ziaten avant la projection du film, « Latifa, le cœur au combat ». Au nom de son fils Imad, abattu par Mohammed Merah en 2012, elle n'a plus qu'un combat : sauver des jeunes de la tentation du terrorisme.
Comment ? En montant des projets à travers le monde avec un mot-clé : l'éducation. Au public, venu en nombre, Latifa Ibn Ziaten explique : « Je vous assure que tous ces gens qui sont partis, pour la plupart, c'est des enfants fragiles, touchés, en souffrance, dans la drogue, en prison… Tout ce que vous voulez. »
« Ça peut changer un enfant »
« Chaque projet a un résultat. Lorsqu’un enfant me dit : ‘Madame, j’ai grandi’. Là, j’ai gagné. Dans d’autres projets, comme celui qui a été présenté, quand des jeunes disent : ‘Grâce à vous Madame, vous m’avez aidé à montrer les belles choses. […] Vous nous avez aidés à partager, à connaître une autre civilisation, de connaître l’amour dans des familles où il n’y en a pas. Grâce à vous, vous nous avez ouvert l’esprit.’ Ça peut faire un déclic, ça peut changer un enfant », livre Latifa Ibn Ziaten.
Latifa sait que le combat sera long, très long et si elle regrette l'absence de volonté politique, c'est pour elle une guerre qui ne peut se gagner qu'à travers l'échange.