Mercredi 8 février, six personnes, dont trois mineurs, ont été placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur les dégradations de la sous-préfecture de Calvi en mars 2022. Un rassemblement de soutien est en cours devant le camp militaire de Borgo.
Mercredi 8 février, six personnes ont été interpellées en Balagne.
"Il s'agit de trois individus majeurs et de trois mineurs", confirme le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery.
Ils ont tous été placés en garde à vue au camp militaire de Borgo où ils sont actuellement auditionnés par les enquêteurs de la gendarmerie.
Survenues tôt ce matin, ces arrestations s'inscrivent dans le cadre de l'enquête sur les dégradations ayant eu lieu à la sous-préfecture de Calvi, le 9 mars 2022. En marge des manifestations de soutien à Yvan Colonna, des cocktails molotov avaient été jetés contre le bâtiment.
Un jeune militant du PNC parmi les interpellés
Dans un communiqué, le Partitu di a Nazione Corsa fait savoir que l'un des trois mineurs arrêtés "est un de [ses] militants".
"Nous lui apportons, ainsi qu’à tous les autres, notre entier soutien, et nous tenons fermement à ses côtés comme auprès des familles", ajoute le parti autonomiste qui "réclame la libération sans délai de de l’ensemble des personnes arrêtées".
"L’apaisement de la société corse, auquel nous aspirons vivement, ne peut se décréter par communiqués et discours interposés entre gardes à vue et interrogatoires."
"Logique délétère" pour Corsica Libera
En début d'après-midi, une vingtaine de personnes s'est rassemblée devant le camp militaire de Borgo. Parmi elles, des membres des collectifs de défense des prisonniers et de syndicats étudiants mais aussi des représentants de partis nationalistes. Pascal Zagnoli, secrétaire national du PNC, est notamment présent.
Sur les réseaux sociaux, Corsica Libera a également réagi à ces interpellations survenues deux jours après la visite dans l'île du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin :
"️Malgré les propos lénifiants qui encadrent les visites ministérielles, la répression politique se poursuit, visant de nouveau la jeunesse de notre pays."
7 interpellations ont eu lieu répondant à cette logique délétère, qui ne peut susciter qu’un sentiment de révolte plus que légitime face à l’arbitraire, et ne saurait parvenir à intimider tout un peuple, objectif manifeste de ce genre de manœuvres.
— CORSICA LIBERA (@CORSICA_LIBERA) February 8, 2023
➡️14h : Camp militaire Borgu pic.twitter.com/3u6y3XalZ1
Le parti indépendantiste dénonce également une "logique délétère qui ne peut susciter qu’un sentiment de révolte plus que légitime face à l’arbitraire".
48 heures maximum
De son côté, Femu a Corsica "s'interroge sur cette opération" menée deux jours après la visite du ministre de l'Intérieur qui a "rappelé la volonté de l'État d'apaiser les relations entre la Corse et Paris".
"La paix ne peut en aucun cas se construire par la voie de la répression et des arrestations, mais par la mise en place d'une solution politique globale pour la Corse", affirme le parti autonomiste qui "réitère publiquement son refus d'une logique répressive" et "demande à ce que les jeunes interpellés soient immédiatement remis en liberté".
Dans ce type de dossiers, les gardes à vue peuvent durer jusqu'à 48 heures maximum. Selon nos informations, "les auditions des six jeunes interpellés ne devraient pas se prolonger au-delà de ce mercredi soir".