Ce vendredi 18 novembre, l’Assemblée de Corse organise la session extraordinaire relative aux dérives mafieuses dans l'île. Au programme : débat général, échanges sur cinq thématiques définies et vote d'une résolution. Pour l'occasion, France 3 Corse ViaStella retransmettra la séance à partir de 9h45.
Après avoir été reportée à plusieurs reprises, la session sur la mafia se déroule ce vendredi à l’Assemblée de Corse.
Il s’agira d’évoquer et évaluer l'emprise de la criminalité organisée sur la société corse. Une dérive mafieuse à laquelle est confrontée l'île depuis maintenant plusieurs années.
Le débat général débutera en milieu de matinée, après les discours introductifs de la présidente de l'Assemblée Marie-Antoinette Maupertuis et du président de l'Exécutif Gilles Simeoni.
En début d'après-midi, une réunion de la commission permanente se déroulera dans le salon d'honneur. Personnalités, collectifs antimafia et associations seront auditionnés.
Les échanges porteront sur cinq thématiques définies lors de la conférence des présidents qui s'est tenue en début de semaine :
- Éthiques et politiques publiques
- Secteurs économiques particulièrement exposés
- Drogues
- Outils et procédures spécifiques (procédure pénale et droit pénal, observatoire...)
- Enjeux culturels et sociétaux
Des réflexions sur le prolongement des travaux (priorités, méthode de travail et agenda...) sont également à l'ordre du jour.
Le retour des élus dans l'hémicycle est prévu à 16 heures avec une prise de parole de chaque groupe. Une résolution sera ensuite soumise au vote des conseillers territoriaux.
3 ans d’attente
Envisagée en septembre 2019 sous la deuxième mandature de Gilles Simeoni, cette session aura donc mis plus de trois ans pour voir le jour. Entre-temps, la crise du Covid, la période électorale des Territoriales ou encore l’assassinat d’Yvan Colonna et les manifestations qui en avaient découlé avaient sans cesse repoussé sa tenue.
"Il est évident que nous aurions souhaité qu’elle puisse se tenir avant mais un certain nombre d’éléments de conjoncture ont empêché sa tenue", avait indiqué Gilles Simeoni le 30 juin dernier dans l'hémicycle.
Il répondait ce jour-là à une question orale du groupe Core in Fronte sur la tenue de cette session spéciale.
"Cette succession d’éléments extérieurs ne vaut pas excuse absolutoire, avait souligné le président du Conseil exécutif. Elle impose aujourd’hui, et nous en sommes tous d’accord à l’unanimité, que cette session se tienne."
Sans les services de l'État
Réclamée de longue date, notamment par les deux collectifs antimafia, cette cession va donc s'ouvrir ce vendredi matin. Conviés à y participer, les services de l'État ne seront pas présents.
"Ils ne seront pas là, regrette Marie-Antoinette, présidente de l'Assemblée de Corse. Avant cela, ils n'étaient pas venus aux auditions organisées par le président Talamoni puis à celles que j'avais organisées avec le président Simeoni. L'État n'est donc pas venu pour l'instant et c'est un vrai problème parce que les forces de police et les différentes autorités judiciaires relèvent de ses services. À un moment donné, il faudra que l'État vienne nous expliquer comment il voit ce dossier."
"J'y ait été invité (à la session) à l'instar de la première présidente, indique Jean-Jacques Fagni, procureur général près la Cour d'appel de Bastia. Nous avons décliné l'invitation, estimant que nous n'avons pas à intervenir lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée de Corse mais que nous étions prêts ; ce sont les termes que nous avons écrits dans notre réponse à la présidente de l'Assemblée de Corse. Nous sommes prêts et ouverts à toute possibilité de discussions, d'évocation de la justice sur le territoire de la Corse dans le cadre d'échanges que nous pourrions avoir ici au Palais de justice de la cour d'appel de Bastia ou dans un autre cadre."
Ce vendredi à l'Assemblée de Corse, la session spéciale débutera à 10 heures.