Assemblée de Corse : une session très attendue, entre enjeux économiques et tensions politiques

Les séances des 29 et 30 avril, à l'ordre du jour chargé, marqueront la fin d'une semaine politique intense, entre la visite de deux membres du gouvernement et le recadrage par Femu a Corsica de ses partenaires au sein de la majorité territoriale.  

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L'agenda est chargé, cours Grandval, ces deux jours. 

Au programme des débats :

  • la création d'un Centre Hospitalier Universitaire en Corse à l'horizon 2030, alors que, rappelle le rapport qui sera présenté, l'île est la seule région de France à ne pas en avoir un. Pour la commission qui a travaillé sur le projet, "la création d’un CHU en Corse est apparue comme le moyen le plus sûr (sinon l’unique) de porter à un haut niveau l’offre de soins hospitaliers à laquelle la population a le droit".
  • le projet de révision de la PPE, la programmation pluriannuelle de l'énergie 2020-2028, qui avait été adopté en 2019, afin de bénéficier de la manne financière du PTIC et de France Relance. La PPE est sensée être le moteur de la mutation énergétique de l'île. L'objectif : une autonomie dans le domaine à l'horizon 2050. Et le montant de la facture : 4,5 milliards d'euros.
  • le rapport d'information relatif à l'avis de l'autorité de la concurrence sur le secteur de la distribution de carburant routier, un sujet auxquels les insulaires sont très sensibles. 
  • la feuille de route territoriale de relance du tourisme en Corse, et l'actualisation des dispositifs de soutien Salvezza.

Des sujets lourds, complexes, et importants, qui promettent de longues discussions. Mais ce n'est pas l'unique raison pour laquelle tous les regards seront tournés vers l'hémicycle. Les comportements et les propos des uns et des autres, au sein de la majorité nationaliste, seront scrutés. Et analysés. 

Une majorité unie, jusqu'à quand ?

En effet, la semaine politique qui s'achève a été riche de rebondissements, alors que les territoriales approchent. Et a surpris les observateurs.

La visite en Corse de Jacqueline Gourault et Jean-Baptiste Lemoyne a ainsi été l'occasion, pour le président de l'exécutif, d'afficher un visage bien plus conciliant qu'il y a quelques mois. Hommage public a été rendu au secrétaire d'Etat chargé du tourisme, "un interlocuteur toujours disponible, un homme de parole et un décideur, au plus haut niveau, engagé".

Quant à la ministre de la cohésion des territoires, avec les relations n'ont pas toujours été au beau fixe, un "petit-déjeuner de travail" a permis de rassurer Gilles Simeoni sur l'implication de la Collectivité de Corse concernant le PTIC, le plan de transformation et d'investissement pour la Corse. Un sujet qui avait cristallisé les tensions ces dernières semaines. 

On est loin du communiqué de presse publié par le leader nationaliste en décembre dernier, où il accusait l'Etat de revenir au "bon vieux temps des colonies", et où le préfet Pascal Lelarge était qualifié de "pro-consul". 

Choisir son camp

Du côté du président de l'assemblée de Corse, en revanche, on a préféré en profiter pour rappeler les fondamentaux de Corsica Libera. Lundi et mardi, Jean-Guy Talamoni s'est abstenu de rencontrer les deux membres du gouvernement, qualifiant de visite de "pseudo-concertations entrecoupées de vaines mondanités.

Bref, au sein de la majorité nationaliste, on ne cherche plus vraiment à donner le change. Et à parler d'une même voix.

Il faut dire que, depuis dimanche dernier, le 25 avril, les désaccords, et parfois, les inimitiés, sont sur la place publique. 

La cunsulta de Femu a Corsica, portant sur l'alliance Pè a Corsica à l'approche du scrutin des 20 et 27 juin, a annoncé la couleur de la campagne qui s'ouvre. Le parti de Gilles Simeoni entend, en préalable à toute nouvelle coalition, assurer l'hégémonie de son leader au sein de la majorité. Et c'est peu de dire que ça fait grincer quelques dents.

Rien n'est encore décidé, mais en coulisses, les discussions et les tractations vont bon train. Et l'on commence à entendre parler de listes différentes au premier tour...

Corsica Libera, qui a fortement affirmé son attachement à Pè a Corsica durant les dernières municipales, chercherait à rester sur la liste de la majorité sortante. Ce n'est plus un secret pour personne,Jean-Christophe Angelini, lui, nourrit des ambitions plus personnelles.

Au vu de la situation, les électeurs nationalistes sont nombreux à espérer que les séances de ce jeudi 29 et de ce vendredi 30 avril leur apportent des éclaircissements sur bien plus que le montant d'un hypothétique CHU insulaire...

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