Certains habitants de Bonifacio sont confrontés au risque d'effondrement des falaises, ce qui menace leurs habitations. Une réunion s'est tenue mardi 17 septembre en présence d'élus, de représentants de l'Etat et des riverains. À l'issue, ces derniers sont ressortis plutôt rassurés. Le risque de petits phénomènes localisés est élevé mais le péril n'est globalement pas imminent.
Leur maison peut-elle s'effondrer lors d'un éboulement ? L'inquiétude est palpable chez les habitants de la citadelle, à Bonifacio. Bâtisse par bâtisse, les géologues répondent à leurs questions.
Les riverains ont pu, mardi 17 septembre, consulter l'étude menée depuis deux ans. Pour beaucoup, pas de scénario catastrophe. "C'est une grande satisfaction et une tranquillisation, livre Jean-Louis Hanneber, habitant de la rue Doria, parce que la réunion précédente était inquiétante. On m'a dit que le recul sur 100 ans pouvait être de deux mètres : je perds la terrasse, c'est déjà beaucoup."
Pour vingt-huit des trente immeubles qui surplombent la mer, la tête de la falaise pourrait reculer de trois mètres au maximum et entraîner des parties de maisons. Les immeubles de la rue Doria vont donc être inspectés, et, surtout, leurs fondations vérifiées. Une centaine d'éboulements ont été répertoriés, dont certains récemment. Fissuromètres et capteurs microsismiques vont maintenir la vigilance.
"Aujourd'hui, lorsqu'on parle de scénario de rupture, ce n’est pas la rupture de l'ensemble de la hauteur de la falaise avec le pied de falaise, mais bien de petits phénomènes qui peuvent impacter les fondations de vos habitations", indique Baptiste Vignerot, directeur du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM).
L'impact redouté sur le bâti et les efforts de consolidation à envisager vont être analysés d'ici 2025.
"L'État permet aux propriétaires de maisons sur la falaise une prise en charge l'étude pour voir si elles sont solides ou pas, parce qu'on a identifié un risque", déclare le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci.
Accès restreint
Un espoir aussi, pour les trois propriétaires de la place Manichella. Depuis 2022, ils n'ont plus accès à leurs habitations. La falaise risque de reculer de 5 mètres et ce serait un effondrement sans signe précurseur.
"Les géologues ont identifié des surplombs qui risquent de céder, s'inquiète Marie-Claire Portafax, habitante de la place Manichella. Mais ils m'ont dit aussi qu'il était possible d'examiner le confortement de l'immeuble. Ce sera, je pense, une bonne chose."
On ne parle plus de démolir sa maison. Par précaution, depuis cet été, les touristes ne peuvent plus s'approcher du rebord des remparts. Et à l'avenir, en cas de vigilance orange pour des averses, l'accès à ce secteur sera empêché.
Le reportage de Marie-France Giuliani et Jacques Paul Stefani :