À la plaine de Peri, les vignerons ont débuté leurs vendanges. Sur ces terres à la longue tradition viticole, ils sont une poignée à faire revivre les vignes plantées par leurs familles. Le ramassage comme le pressurage se fait en commun, d'une exploitation à l'autre.
André Celli et ses amis se retrouvent pour cueillir les raisins qui donneront du rosé. Dans quelque temps, le sciaccarellu noir récolté ce jour-là sera mélangé avec du vermentinu blanc.
L’exploitation d’André est de petite taille, un hectare de vigne, comme toutes celles de la Plaine de Peri. « C’est une vigne qui a été plantée par mon arrière-arrière-grand-père à la fin du XIXe siècle. Je l’ai récupérée en 2004 et je l’ai entièrement restructurée en 2011. C’est assez difficile, d’autant plus que ce n’est pas mon activité principale. Je fais ça parce que j’ai récupéré un patrimoine familial et pour le transmettre à mes enfants. C’est une passion qui demande du temps », explique André Celli.
Les vendanges se font via l'aiutu paisanu. Deux autres propriétaires récoltant sont présents aux côtés d'André. Jules Celli, un parent qui a toujours vécu de la viticulture, s'active dans la cave.
Création de nouvelles exploitations
Au-delà du savoir-faire, la mise à disposition de son matériel a favorisé la création de nouvelles exploitations. « Une cave c’est très très cher. Pour un petit domaine de deux ou trois hectares, il faut compter 150 000 euros. Un jeune vigneron qui s’installe n’a le droit de vinifier chez un autre vigneron que pendant trois ans au titre de l’entraide agricole. C’est ce qu’a fait mon cousin pendant trois ans, là, c’est la deuxième année qu’il vinifie chez lui. Cette année, j’ai un nouveau vigneron qui vinifie chez moi, sur une période de trois ans, c’est Romain Salasca », explique Jules Celli, vigneron.
Cette aide permet à Romain de gagner du temps. À terme, ce jeune viticulteur entend vivre pleinement de son activité. Avec son associé, le vigneron nous montre son domaine. L'exploitation est encore en devenir.
« La situation est un peu tendue »
Des investissements lourds seront réalisés prochainement. « Les vignes ont été plantées il y a quatre ans, on est à la première vinification. On a aujourd’hui à peu près trois hectares plantés et on envisage d’arriver à 12 ou 13 hectares dans les cinq ou six à venir. S’il y a du foncier qui se libère sur Peri, nous resterons. Mais la situation est un peu tendue. On a une grande propriété sur la plaine de Carbuccia et le gros du domaine sera implanté là-bas », précise Romain Salasca, vigneron.
Dans la basse vallée de la Gravona, la vigne tente de se frayer un chemin au beau milieu de l'urbanisation. La route sera longue pour retrouver les quelque 100 hectares cultivés dans les années 1940.