Les soldes d'hiver, qui débutent mercredi, se termineront le 19 février. Ils sont les derniers à durer six semaines, le gouvernement ayant décidé, de les raccourcir à quatre dès cet été.
L'espoir d'un rattrapage pourrait être douché par l'appétence de plus en plus faible des Français pour ce rendez-vous. Selon un sondage Odoxa datant d'octobre dernier, 56% d'entre eux estiment que les soldes ne servent "à rien", contre 41% en 2010.
Un rendez-vous de moins en moins suivi
En raison de la multiplication des évènements commerciaux tout au long de l'année, "les Français ont vu fleurir les étiquettes barrées et les deux rendez-vous saisonniers ont commencé à être désacralisés", selon le sondeur.Cette désaffection n'étonne pas Laurent Landel, directeur associé chez Bonial, une société du groupe Axel Springer spécialisée dans les promotions et le marketing numérique.
"Quand on a démarré en 2012, on avait un pic de trafic de l'ordre de 40% en moyenne le premier jour des soldes, puis ça a été decrescendo année après année", jusqu'à chuter à 23% en 2018, affirme-t-il à l'AFP.
"On sent bien que ce temps fort commercial attire moins de monde et génère moins de chiffre d'affaires", ajoute l'expert: "les promos, c'est partout et tout le temps et du coup, la notion de ‘juste prix’ devient extrêmement floue" pour le consommateur, habitué qui plus est à comparer sur internet.
Compte tenu du contexte "gilets jaunes", les soldes revêtent une dimension de survie pour certains, surtout sur le Continent.
Baisse des ventes
En novembre, les quelque 26.000 enseignes d'équipement de la personne, membres de l'Alliance du commerce, ont ainsi enregistré une baisse de leurs ventes de 6,1%: les vêtements pour enfant (-10%) et la lingerie (-7,5%) ont été particulièrement touchés, ainsi que la mode femme et homme (-5% et -3,8%). Et en décembre, le phénomène s'est accentué.Début décembre, l'Institut français de la mode (IFM) prévoyait ainsi que la consommation de textile et d'habillement en France terminerait l'année 2018 en recul de 2,9%, soit l'une des pires depuis 10 ans.
Pour autant, les acteurs du textile ne semblent pas pour l'instant "pris dans la tentation de démarquer plus que d'habitude, une bonne nouvelle pour les enseignes", souligne l'experte à l'AFP.