"Il n’est pas acceptable que des associations citoyennes soient traînées dans la boue" : Corsica Pulita soutient U Levante et Le Garde dans le dossier Peretti

La coordination Corsica Pulita, composée de 17 associations de défense de l'environnement et collectifs anti-mafia, apporte son soutien à U Levante et au Garde, face la polémique qui les oppose à la famille Peretti.

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Un "soutien fraternel" à U Levante et au Garde.

C'est qu'a voulu exprimer la coordination Corsica Pulita, face à la polémique qui oppose les deux associations à la famille Peretti.

"Il n’est pas acceptable que des associations citoyennes, dont la seule arme est celle du droit, et dont le seul tort est en l’espèce d’avoir saisi la justice, soient traînées dans la boue", dénonce le collectif composé de 17 associations et collectifs anti-mafia, parmi lesquels A Sentinella, ABCDE, le Cullittivu Massimu Susini, Zeru Frazu, a Maffia Nò a Vita Iè, ou encore La Ligue Contre Le Cancer 2A.

Les associations U Levante et le Garde sont, en effet, à l'origine du recours en justice qui a débouché sur la décision de démolition de trois maisons situées sur la propriété des Peretti.

"Une perte de repères politiques alarmante"

Le 16 décembre dernier, la famille Peretti a réuni près d'un millier de personnes sur le domaine de Saparella, à Coti-Chiavari, afin de protester contre cette décision de justice. Un rassemblement qui pose question pour Corsica Pulita.

"Le silence gardé, face aux injures et aux menaces proférées contre elles [les deux associations, ndlr], par les organisations politiques et les élus qui avaient fait le choix d’être présents lors du rassemblement [...], est à cet égard particulièrement préoccupant. Il traduit chez certains une forme de dérive poujadiste, une perte de repères politiques alarmante", estiment les associations.

Pour le collectif, cette affaire "sert, à l’évidence, de prétexte et d’occasion à une coalition d’intérêts hétéroclite qui cherche à remettre en cause les lois et règlements (loi littoral, loi montagne, Padduc) qui freinent la spéculation immobilière, afin de laisser libre cours aux appétits jamais assouvis des spéculateurs".

12 ans de procédure

Le dossier des villas Peretti s'inscrit dans une procédure longue de 12 ans.

Dernier épisode en date, en septembre dernier, la chambre civile de la cour d'appel de Bastia a ordonné la démolition de ces trois maisons. Les propriétaires doivent mettre à exécution la décision de justice d'ici la fin du mois de janvier, sous peine d'une astreinte de 500 euros par jour et par bâtisse.

Depuis cette annonce, la polémique ne cesse d'enfler. Une pétition de soutien aux propriétaires a été lancée le 17 octobre. De son côté, la famille Peretti a demandé "l'intervention" de la Collectivité dans une lettre ouverte adressée le 7 novembre au président de l'Exécutif et à la présidente de l'Assemblée de Corse.

Pour l'un des propriétaires, Julien Peretti, la décision de la cour d'appel de Bastia est injuste, car il s’agit d’anciennes maisons de famille réhabilitées. Il s'estime par ailleurs victime d'un acharnement de la part des associations U Levante et Le Garde.

Julien Peretti pointe également du doigt des permis de construire accordés et maintenus à des résidences secondaires voisines.

"Campagne virulente et haineuse"

De leur côté, les associations de défense de l’environnement, maintiennent leur position, et renvoient aux arguments développés sur leur site internet.

Dans un communiqué publié le 20 octobre dernier, U Levante avait dénoncé "une campagne virulente et haineuse orchestrée sur les réseaux sociaux" à son encontre, faite "d’informations orientées" et de "contrevérités grossières".

L'association répondait également aux accusations de "persécution" de la famille Peretti. "Contrairement à ce qu’écrivent certains commentateurs aveuglés par la haine, les associations de défense de l’environnement n’éprouvent aucun plaisir malsain à agir en justice aux fins de démolition de constructions illégales, et ne se réjouissent en aucun cas de la situation dans laquelle s’est placée la famille Peretti. Pour autant, s’il suffisait de passer en force pour construire où l’on veut, et au mépris des règles, ce qu’il reste de notre patrimoine naturel et paysager serait rapidement détruit. Nous ne pouvons nous y résoudre et agissons, en conscience, et quoi qu’il nous en coûte, pour tenter de l’empêcher."

Pourvoi en cassation

À la suite de l’arrêt de la cour d’appel, la famille Peretti a annoncé se pourvoir en cassation. Dans l’attente d’une nouvelle décision de Justice, "U Levante et le GARDE ne feront pas exécuter l’arrêt de la Cour d’appel de Bastia tant que celui-ci ne sera pas définitif", avait indiqué la première association.

La décision devrait intervenir d’ici un an.

Retrouvez le reportage réalisé lors du rassemblement sur le domaine de Saparella, le 16 décembre dernier, par Lionel Luciani et Clément Tronchon :

durée de la vidéo : 00h02mn28s
Rassemblement domaine de Saparella ©L. LUCIANI - C. TRONCHON / FTV

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