Samedi 16 décembre, la famille Peretti a organisé un rassemblement sur le domaine de Saparella, à Coti-Chiavari. L'objectif, protester contre la décision de justice qui ordonne la démolition de trois maisons situées sur la propriété.
Près d'un millier de personnes étaient présentes ce samedi, sur le domaine de Saparella à Coti-Chiavari, en soutien à la famille Peretti.
Parmi la foule, de nombreuses personnalités politiques, de droite et de gauche mais aussi nationalistes, hormis Femu a Corsica.
Toutes étaient là pour le même motif : protester contre la décision de justice qui ordonne la démolition de trois maisons situées sur la propriété.
12 ans de procédure
Ce rassemblement intervient après une procédure longue de 12 ans.
Dernier épisode en date, en septembre dernier, la chambre civile de la cour d'appel de Bastia a ordonné la démolition de ces trois maisons. Les propriétaires doivent mettre à exécution la décision de justice d'ici la fin du mois de janvier, sous peine d'une astreinte de 500 euros par jour et par bâtisse.
Depuis cette annonce, la polémique ne cesse d'enfler. Une pétition de soutien aux propriétaires a été lancée le 17 octobre. De son côté, la famille Peretti a demandé "l'intervention" de la Collectivité dans une lettre ouverte adressée le 7 novembre au président de l'Exécutif et à la présidente de l'Assemblée de Corse.
Pour l'un des propriétaires, Julien Peretti, la décision de la cour d'appel de Bastia est injuste, car il s’agit d’anciennes maisons de famille réhabilitées. Il s'estime par ailleurs victime d'un acharnement de la part des associations U Levante et Le Garde, à l’origine du recours en justice.
Julien Peretti pointe également du doigt des permis de construire accordés et maintenus à des résidences secondaires voisines.
Retrouvez l'entretien de Julien Peretti :
De leur côté, les associations de défense de l’environnement, maintiennent leur position, et renvoient aux arguments développés sur leur site internet.
Dans un communiqué publié le 20 octobre dernier, U Levante avait dénoncé "une campagne virulente et haineuse orchestrée sur les réseaux sociaux" à son encontre, faite "d’informations orientées" et de "contrevérités grossières".
L'association répondait également aux accusations de "persécution" de la famille Peretti. "Contrairement à ce qu’écrivent certains commentateurs aveuglés par la haine, les associations de défense de l’environnement n’éprouvent aucun plaisir malsain à agir en justice aux fins de démolition de constructions illégales, et ne se réjouissent en aucun cas de la situation dans laquelle s’est placée la famille Peretti. Pour autant, s’il suffisait de passer en force pour construire où l’on veut, et au mépris des règles, ce qu’il reste de notre patrimoine naturel et paysager serait rapidement détruit. Nous ne pouvons nous y résoudre et agissons, en conscience, et quoi qu’il nous en coûte, pour tenter de l’empêcher."
À la suite de l’arrêt de la cour d’appel, la famille Peretti a annoncé se pourvoir en cassation. Dans l’attente d’une nouvelle décision de Justice, "U Levante et le GARDE ne feront pas exécuter l’arrêt de la Cour d’appel de Bastia tant que celui-ci ne sera pas définitif", avait indiqué la première association.
La décision devrait intervenir d’ici un an.
Retrouvez le reportage de Lionel Luciani et Clément Tronchon :