Municipale in Campagna à Ajaccio : Jean-André Miniconi

La liste Aiacciu pà tutti, menée par Jean-André Miniconi, est sans étiquette, mais elle est soutenue par Femu a Corsica. Le candidat veut tracer "un chemin de paix et de concorde".

La tâche est de taille pour Jean-André Miniconi
L'ancien président de la Chambre de commerce de Corse du Sud porte les ambitions de Femu a Corsica sur ses épaules. 
Même si Jean-André Miniconi n'y est pas encarté, sa liste, Aiacciu pà tutti, est soutenue par le mouvement nationaliste.

Son leader, Gilles Simeoni, se verrait bien s'imposer dans la première ville de Corse. 
Le problème, c'est qu'il lui faut également conserver la deuxième, Bastia

 

 

Nous correspondons à l'ADN de Femu - Jean André Miniconi


Alors à demi-mot, certains ne se sont pas privés pas de souligner le peu d'investissement des leaders de Femu dans la campagne ajaccienne. 
Accaparés qu'ils étaient par leur soutien, plus actif, à Pierre Savelli. 

Mais Jean-André Miniconi affirmait, lui, il y a quelques jours, que ce n'était pas du tout "un soutien en demi-teinte. Les leaders sont entrés dans la bataille, Femu apporte son soutien absolu, nous sommes sur un chemin de paix et de concorde, qui correspond totalement à l'ADN de Femu."

 


Le 11 février dernier, Gilles Simeoni, sur la scène du Palais des congrès d'Ajaccio, faisait une première apparition. 
Très attendue. 
La soirée de présentation des colistiers de Jean-André Miniconi a vraiment lancé la campagne ajaccienne de Aiacciu pà tutti.

  

Un PLU contesté

Une campagne qui, sans surprise, laboure les mêmes sillons que ses concurrents.
Parmi les griefs faits à l'actuelle municipalité, le développement de la ville. 

Pour Jean-André Miniconi, ce développement est indéniable (Ajaccio, dont la population ne cesse d'augmenter, affiche désormais plus de 70.000 habitants).
Mais la question est de savoir si c'est un développement souhaitable. 

"Ajaccio a énormément construit, pas pour les Ajacciens, mais pour faire des produits financiers. Ces constructions sont destinées aux personnes qui achètent des appartements en loi de défiscalisation, et qui, après, les louent. C'est une bulle artificielle qui s'est créée, c'est elle qui amène du monde. Sans compter bien sûr le flux migratoire, tout à fait logique depuis des années".
 


Concernant le PLU (plan local d'urbanisme), le leader de la liste Aiacciu pà tutti se montre plus offensif :
"Je demanderai la révision totale de ce PLU dès le premier mois. C'est un PLU de promoteur qui ne respecte pas les intérêts des Ajacciens."

Jean-André Miniconi, pour illustrer son propos, brandit l'exemple des Espaces Stratégiques Agricoles
"De prime abord, le PLU respecte les 1620 hectares qui avaient été demandés par le PADDUC, mais quand on rentre dans le détail, on constate des déplacements de ces ESA. Certains sont voués à la construction désormais, et pour les remplacés on a créé des ESA qui n'ont que très peu de valeur agricole. L'un d'eux est l'hippodrome de Vignetta... Est ce qu'on peut mettre des maraîchers à Vignetta ? C'est de la falsification."

 


Une autre question récurrente, ce sont les finances de la ville, qui laissent à désirer, pour l'opposition. 
Le candidat à la mairie veut faire baisser la masse salariale, qui s'élève à 62 millions d'euros, et aurait augmenté sous la dernière mandature, selon ses dires, de près de 10 millions. 

 
 

Comment renflouer les comptes d'Ajaccio ?

Pour autant, la masse du personnel est incompressible. Alors Jean-André Miniconi propose une autre solution. 
L'encadrement.

"Il faut ne pas remplacer les gens qui partent à la retraite. On en compte entre 50 et 60 par an, et ne remplacer que ceux dont on ne peut faire l'économie permettrait d'avoir une masse salariale maîtrisée."

Ce n'est pas la seule piste proposée par la liste Aiacciu pà tutti
"Il faut aller chercher de l'argent ailleurs, par des taxations incitatives, avec AirBnB par exemple, mais aussi taxer les logements vacants, ou encore les espaces naturels que l'on visite". 


 

Des solutions qui ne sont pas très éloignés de celles évoquées, en la matière, par Aiacciu in Fronte. 

De là à imaginer un rapprochement au soir du 15 mars entre la liste teintée de nationalisme de Jean-André Miniconi et celle, indépendantiste, de Jean-Marc Lanfranchi, il y a loin. 

 
 

Une alliance nationaliste?

Mais du côté de Jean-François Casalta, et de Pà Aiacciu, en revanche, rien n'est exclu. 
Du côté de ces derniers, ce n'est guère étonnant, tant ils ont oeuvré, en pure perte, pour une alliance dès le premier tour...

Mais du côté de Jean-André Miniconi, on n'en est pas encore là. 

"Pour l'heure, nous n'avons pas discuté. Il n'y a pas d'Oukase, nous sommes pour le rassemblement, nous discutons avec tout le monde. Mais en revanche nous préparons notre premier tour, nous verrons au second tour."

Un refrain qui revient dans la bouche de beaucoup de candidats, à Ajaccio comme ailleurs.
Pas vraiment emballés par certains rapprochements, mais conscients qu'en politique comme ailleurs, nécessité fait loi...
 
 

Le premier tour des municipales se déroulera le 15 mars prochain.
 
 



 
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