Le projet de regroupement de 2 classes de première bac prol du lycée agricole de Sartè était largement rejeté par l'intersyndicale du Campus Agri Corsica depuis plusieurs jours. Dans un nouveau communiqué, le préfet de Corse Pascal Lelarge indique avoir demandé à la Draaf de suspendre cette fusion.
Après plusieurs jours de mobilisation, l'intersyndicale Campus Agri Corsica annonce la suspension du blocage du lycée agricole de Sartène, entamé lundi 13 septembre.
Une décision qui intervient après la publication d'un communiqué de la préfecture de Corse-du-Sud, indiquant que le préfet, qui regrette que "la disposition organisationnelle de bon sens" envisagée ait conduit "à un conflit social de cette ampleur", "a demandé à la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de suspendre sine die ses propositions et de tracer conjointement avec la Collectivité de Corse, compétente concernant le schéma prévisionnel des formations, l’évolution de l’offre de formation de la filière hippique au sein du lycée agricole de Sartène."
"Nous restons extrêmement vigilants"
Le blocage reste pour l'heure néanmoins suspendu plutôt que définitivement levé, précise Thomas Vaucouleur, enseignant et représentant de l'intersyndicale. "Nous restons extrêmement vigilants sur le devenir de notre établissement et le fait que nous allons pouvoir conserver deux classes de bac pro pendant la période de réflexion sur la carte de formation."
Aux racines du conflit, le projet de fermeture d'une classe de bac professionnel annoncé par la Draaf (direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Corse). Une décision inacceptable pour les équipes pédagogiques, qui y voyaient là la fin de "toute prospective de développement" et la remise en question de "l'avenir de l'établissement et des 85 personnes qui y travaillent, des filières agricoles, agro-alimentaires, et des jeunes [qui y sont formés]".
Une grève rapidement soutenue par le Conseil exécutif de Corse, et le mouvement indépendantiste Core in Fronte, notamment.
Fusion du tronc commun, mais pas des matières de spécialité
Le 14 septembre, la préfecture de Corse-du-Sud apporte une première réponse aux grévistes, indiquant une volonté de fusion du tronc commun de deux classes de premières en raison de faibles effectifs, tout en conservant les matières de spécialité : "Le point de discorde entre les syndicats et l’administration porte sur le regroupement de la classe de première bac pro qui comporte 3 options : hippique, forêt et environnement, est-il détaillé. Il s'agit de regrouper une classe de première à 5 élèves de spécialité hippique avec une classe de première à 15 élèves qui comprend 2 spécialités (forêt et environnement) [...] le regroupement ne vaudrait que pour les seules matières générales (tronc commun : français, math, histoire géographie…) donc enseignées pour le groupe de 20 élèves (5+15). En revanche, les matières de spécialité seraient bien évidemment dispensées par petits groupes."
Une solution qui permettrait, assurent les services de l'Etat, de "ne pas supprimer la spécialité hippique". Des explications insuffisantes pour les grévistes, entraînant la publication d'un nouveau communiqué du préfet dans la soirée du 15 septembre, qui enterre pour l'heure la perspective d'une suppression d'une des deux classes de bac professionnel.