Crash de la caravelle Ajaccio-Nice : l’Élysée s'engage à mettre des moyens pour que l'épave de l'avion puisse être inspectée

Ce mercredi, les représentants du collectif des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice ont été reçus à l'Élysée par le conseiller d'Emmanuel Macron. Patrick Strzoda s'est engagé à ce que des moyens soient mis en oeuvre afin qu'une opération de repêchage et de prises de photographies puisse être effectuée en mer Méditerranée, là où l'avion s'est écrasé il y a 56 ans.

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"Nous avons eu l'assurance du côté de l'exécutif, et notamment de la chancellerie, que tous les moyens notamment financiers seraient mis en œuvre pour que cette opération de repêchage ou de prises photographiques puisse être effectuée", confie au sortir de l'Élysée, Me Paul Sollacaro, qui représente, avec Me Philippe Soussi, l'association des familles des victimes de la catastrophe de la caravelle Ajaccio-Nice (AFVCCN)

Reçus ce mercredi 23 octobre à Paris par Patrick Strzoda, conseiller d'Emmanuel Macron, les représentants des familles, dont les frères Mathieu et Louis Paoli, étaient notamment venus demander la possibilité de repêcher l'épave et de pouvoir réaliser des clichés de la carlingue qui repose à plus de 2000 mètres de profondeur au large du Cap d'Antibes.

Le reportage de Marie-Françoise Stefani et Pierre Wilpart : 

durée de la vidéo : 00h02mn09s
FTV/ ©M.-F. Stefani - P. Wilpart - B. Pasbecq

La réunion, qualifiée de "très courtoise et très chaleureuse" a notamment permis "de faire un point complet sur ce dossier"

"Nous avons exprimé deux choses à Monsieur Strozda et, par son intermédiaire, au président de la République, expose Me Sollacaro : la première, c'est que l'État reconnaisse que c'est un tir de missile qui est à l'origine de la catastrophe de la caravelle. C'est l'honneur de la France que de reconnaître ce qui s'est passé le 11 septembre 1968 et c'est aussi faire honneur à la mémoire des 95 victimes de cette catastrophe. Le second point de discussion a porté sur l'instruction elle-même et la phase judiciaire."

Enquête de faisabilité

Début septembre, les avocats des familles avaient écrit au juge d’instruction en charge du dossier afin de lui demander de pouvoir repêcher la carlingue de l’avion et de faire des photographies de l'appareil qui s’est abîmé dans la Méditerranée.

"Sur ce point, précise Me Sollacaro, il y a eu une avancée puisque le procureur de la République de Nice a déposé ses réquisitions et celles-ci sont, sur le fond, favorables à cette demande d'acte."

Cependant, il reste un préalable : confiée à un expert, une enquête de faisabilité technique, pratique et financière doit être réalisée afin de mettre en place cette opération en mer.

On a le sentiment d'un élan positif, d'un appui à la fois de l'autorité judiciaire et du pouvoir exécutif.

Me Paul Sollacaro

Au cours du rendez-vous de ce mercredi après-midi à l'Élysée, ce point a "largement été débattu", indique l'avocat corse inscrit au barreau de Nice, avant d'évoquer ce qui pourrait se passer dans les prochaines semaines.

"Le juge d'instruction devra prendre position sur cette demande d'acte, explique-t-il. Nous sommes d'accord avec le ministère public, il n'y a donc aucune raison qu'il nous oppose un refus. On va manifestement vers la mise en œuvre de ces investigations de repêchage et de prises photographiques. Il y aura donc la saisine d'un expert pour poser les conditions de faisabilité financière et pratique et nous verrons ce que ces investigations donneront. En tout cas, on a le sentiment d'un élan positif, d'un appui à la fois de l'autorité judiciaire et du pouvoir exécutif. C'est ce qui a été exprimé aujourd'hui à l'Élysée."

"Avancée judiciaire majeure"

Autre demande de longue date du collectif des victimes : la levée du secret-défense afin d'avoir accès à certains documents de l'armée. Pour les familles, le missile aurait été tiré depuis une frégate de la marine nationale.

"Je pense que l'on est au-delà de cette question, répond Me Paul Sollacaro. Aujourd'hui, on est vers un dossier qui, sur le plan judiciaire, est en passe d'être clôturé, et on va vers une reconnaissance judiciaire de ce pour quoi nous nous battons, c'est-à-dire de voir que la thèse du missile est celle qui prévaut. Aujourd'hui, on a l'exécutif qui dit "nous ferons tout pour que ces investigations soient mises en œuvre sur le plan pratique et sur le plan financier s'il le faut". On a manifestement un appui à la fois de la justice et de l'exécutif pour que toute la lumière soit faite sur ce dossier et pour que la vérité éclate enfin."

Devant l'Élysée, ce mercredi après-midi, les représentants des familles des victimes parlaient davantage "d'une avancée judiciaire majeure" que d'une victoire. "La vraie victoire, ce sera la reconnaissance judiciaire et la reconnaissance politique", souligne Me Sollacaro.

"C'est un gros soulagement, aussi bien pour nous que pour les familles, a réagi Mathieu Paoli, président de l'association. Les familles disparaissent une à une chaque année, sans connaître cette vérité. Là, je pense qu'on est pratiquement, pas au bout, mais presque. Espérons donc au moins qu'ils reconnaissent enfin la faute commise." 

Pour les familles des victimes, cela passe donc par la possibilité d'inspecter l'épave de l'avion qui s'est abîmé en mer il y a 56 ans.

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