Les représentants de l'association des familles des victimes du crash survenu il y a 56 ans seront reçus à l'Élysée le 23 octobre prochain. Ils rencontreront Patrick Strzoda, conseiller d'Emmanuel Macron. Pour le collectif, il s'agira du deuxième rendez-vous avec les services de la présidence de la République depuis 2019.
Le rendez-vous était dans les tuyaux depuis janvier dernier mais la date exacte n'avait pas été actée.
Depuis ce mercredi 2 octobre, elle l'est : les représentants des familles des victimes du crash de la Caravelle Ajaccio-Nice seront reçus à Paris, au palais de l'Élysée, dans trois semaines.
"À la suite de nos diverses relances et à la demande du président de la République Emmanuel Macron, un rendez-vous est programmé à l'Élysée le 23 octobre prochain à 15 heures avec son conseiller Patrick Strzoda, indique Mathieu Paoli, président de l'association des familles des victimes. Il recevra nos avocats (Mes Paul Sollacaro et Philippe Soussi), mon frère Louis et moi-même, pour faire le point sur le crash de la Caravelle survenu le 11 Septembre 1968, et non encore résolu après 56 années de combat pour qu'enfin ce "secret-défense" soit levé."
En octobre 2019, les frères Paoli s'étaient rendus une première fois à l'Elysée. Ils s'étaient déjà entretenus avec Patrick Strzoda (ancien préfet de Corse entre 2011 et 2013), faisant valoir leur position : pour le collectif et ses avocats, le crash qui a ôté la vie à 95 personnes n'est pas dû à un incendie à bord - comme en avait conclu l'enquête technique - mais à un missile tiré par l'armée.
Ce futur deuxième rendez-vous, cinq ans après le premier, Mathieu Paoli dit l'aborder "de manière positive".
"J'espère qu'ils vont peut-être nous donner des éléments complémentaires par rapport aux éléments que nous avons reçus jusqu'à présent. C'est-à-dire nous fournir des éléments sur ce qu'il s'est réellement passé ce jour-là. Naturellement, nous espérons surtout la levée du secret-défense."
Photos de la carlingue
Le 9 septembre dernier, les avocats des familles des victimes avaient écrit à la juge d’instruction en charge du dossier afin de lui demander notamment de repêcher la carlingue de l’avion qui s'était abîmé en mer au large du Cap d'Antibes.
"Depuis le début de cette affaire, nous avons toujours demandé à voir la Caravelle au fond de l'eau afin de voir vraiment si les réacteurs étaient bien à bord et dans quel état ils étaient, explique Mathieu Paoli. On a eu des photos sous-marines des éléments qui étaient à proximité de la carlingue, mais on n'a jamais eu la photo de la carlingue. J'ai aussi envoyé un message à une société spécialisée afin de savoir s’il était possible qu'elle fasse des clichés pour nous. Cela fait trois semaines et je n'ai toujours pas de réponse. Alors, est-ce qu'éventuellement ce n'est pas lié avec notre affaire ? Je m'interroge..."
Autant de questions que les représentants des familles poseront à Patrick Strzoda le 23 octobre prochain.