Déconfinement et tourisme en Corse : « Nous allons tout faire pour qu’il y ait une saison », assure Gilles Simeoni

Assurer, à la fois, une saison touristique et une sécurité sanitaire en Corse. C’est notamment le but du Green Pass défendu par Gilles Simeoni. Un projet qui inquiète des professionnels du tourisme qui dénonce un plan « extrêmement dissuasif ». 

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Les interrogations autour de la mise en place d’un passeport sanitaire, le Green Pass, souhaité par Gilles Simeoni s’invitent à l’Assemblée de Corse. 

Lors de la session du 29 mai, le conseiller territorial, Jean-Charles Orsucci, a appelé le président du conseil exécutif à abandonner son projet et à trouver des « outils pragmatiques pour assurer à la Corse un semblant de saison touristique ». Lors de sa prise de parole, le président du goupe Andà per dumane a notamment insisté sur « les exigences trop contraignantes » du document dans un contexte touristique incertain marqué par « une diminution des réservations de 60 % en Corse ». 
 

 

« Tout le tissu économique est en jeu »

Jeudi, le Premier ministre a présenté la phase 2 du plan de déconfinement du gouvernement. Parmi les annonces : la fin de l’interdiction des déplacements de plus de 100 km à l’intérieur du pays à partir du 2 juin. Un fait qui laisserait supposer une arrivée des touristes dans l’île. « Ces annonces sont rassurantes, mais elles ont été faites hier [jeudi 28 mai], pas le 11 mai, pas le 7 mai », souligne Gilles Simeoni dans sa réponse. Le président du conseil exécutif de Corse précise : « si demain les mesures sanitaires sont non-indispensables nous nous en réjouirons. » 

 

Mais pour sauver la saison touristique tout en assurant la sécurité sanitaire de la Corse, pas question d’abandonner le plan souhaité par le conseil exécutif. Ce dernier réside en quatre points et notamment la sécurisation des flux sanitaires de la population liés à la période estivale, soit le Green Pass. « Il est perfectible et susceptible d’être modifié. Nos propositions sont sur la table », précise Gilles Simeoni. 

Et si l’épidémie de coronavirus a déjà eu un « coût irréversible » sur l’économie et le tourisme insulaire et que « tout le tissu économique est en jeu », le président du conseil exécutif l’affirme : « Nous voulons tout faire et nous allons tout faire pour qu’il y ait une saison. »  Le conseil exécutif a rappelé, mercredi, dans un communiqué que l'épidémie de Covid-19 a « réduite à néant l'avant saison avec une perte estimée à un milliard d’euros de recettes.»

 

Lire le communiqué de presse du conseil exécutif de Corse Green Pass



Ce « passeport sanitaire » obligerait toute personne voulant se rendre en Corse à présenter un test de dépistage négatif au Covid-19 datant de moins de sept jours. Le document a été voté dans une délibération de l’Assemblée de Corse le 7 mai dernier. 


« Extrêmement dissuasif dans sa communication »

Problème, cette proposition est dénoncée, dans sa forme actuelle, par des organisations des professionnels du tourisme [UMIH20 ; Gites de France ; fédération régionale de l’hôtellerie de plein air ; fédération corse de l’hôtellerie de plein air] et la chambre de commerce et d’industrie de Corse (CCI). 

Si le conseil exécutif de Corse et ces professionnels du tourisme ont notamment constaté, à l’issue de réunions organisées mardi, qu’ « il est impératif de sauver ce qui peut l’être de la saison touristique, d’ores et déjà altérée par des dégâts irréversibles », les professionnels du tourisme et la CCI craignent que le Green Pass aggrave la situation. « Nous continuons à considérer [le Green Pass] comme inopérant dans sa mise en œuvre et extrêmement dissuasif dans sa communication », estime Jean Dominici, président de la CCI de Corse. 

 

Lire le communiqué du président de la chambre de commerce et d'industrie - Green Pass



Quant aux organisations des professionnels du tourisme, elles annoncent dans une déclaration commune, soutenue par la CCI, quitter le comité de suivi de la mise en application du plan de sortie du confinement de la Corse. Les quatre structures reprochent à Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, de ne pas tenir compte de leurs propositions sur le plan sanitaire et estiment, eux aussi, que les mesures proposées peuvent être « dissuasives à l’organisation ou à l’existence même d’une saison cette année. » Elles concluent : « nous demanderons audience à Monsieur le Préfet, qui demeure l’autorité de référence, en terme décisionnel, concernant les conditions de transport applicables sur la Corse. Vous porterez donc l’entière responsabilité des conséquences économiques et sociales découlant de vos choix politiques. »
 

Lire la déclaration commune des professionnels du tourisme



Au niveau du gouvernement, seul le ministre de l’Intérieur s’est positionné sur le Green Pass. « Il faut trouver des solutions. La Corse est une île alors on peut mettre en place un certain nombre de dispositifs spécifiques », a déclaré Christophe Castaner au micro de France Inter le 10 mai dernier. Il a affirmé, dans le même temps, qu'il « comprenait parfaitement la démarche de Gilles Simeoni ».
 

Et dans le reste de l’Europe ? 

L’idée d’un passeport sanitaire traverse de nombreuses régions et pays européens et plus particulièrement l’Italie. Ainsi, de nombreuses îles ont d’ores et déjà annoncé leur volonté de mettre en place un tel dispositif comme Ventotene, Ponza ou encore la Sardaigne ou la Sicile. 

 

L’archipel des Canaries, quant à lui, a été choisi par l’organisation mondiale du tourisme afin de tester le premier vol de sécurité sanitaire. Ce dernier se déroulera en juillet et accueillera des passagers exempts de coronavirus et munis d’un passeport sanitaire. 

 
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