DSP: la Méridionale en position de plus en plus délicate

En février, la CDC rejetait les offres de la compagnie maritime pour deux des cinq liaisons. Et pas des moindres. Ajaccio et Propriano. Hier, les employés de la Méridionale ont appris que l'offre pour Bastia était elle aussi en péril. De quoi faire monter l'inquiétude d'un nouveau cran...

 

Lors du conseil d'administration qui se tenait hier, on apprenait que la compagnie avait perdu l'un des deux bateaux qu'elle avait positionnés sur la ligne Bastia-Marseille dans son dossier pour la prochaine DSP. L'un d'eux était le Piana, un beatau qui lui appartient. L'autre devait être fourni par un armateur. Qui vient de se désister. Difficile de trouver une solution de rechange satisfaisante dans les délais impartis.
en clair, que l'offre pourrait être rejetée...
La dernière en date d'une longue série de désillusions pour la Méridionale dans la course à la délégation de service public de la prochaine desserte maritime entre la Corse et le continent, qui court d’octobre 2019 à décembre 2020.
Et c'est peu de dire que cette desserte est un enjeu majeur, pour la Méridionale comme pour l'ensemble des compagnies maritimes...
 



Retour sur un feuilleton qui n’en finit plus :

La Collectivité de Corse faisait part, le 13 février dernier, de ses conclusions concernant les offres présentées par les deux compagnies maritimes en course, Corsica Linea et la Méridionale concernant les cinq ports de l’île. (La Corsica Ferries ayant été contrainte de quitter la table des négociations avant même d’y être invitée, nous y reviendrons).
Ce jour-là la Méridionale apprenait que deux de ses offres avaient été rejetées. Des offres qui portaient sur les ports d’Ajaccio et de Propriano…Un coup dur pour la compagnie.

Selon la CDC, le refus est lié aux navires que la compagnie se proposait d’affréter pour la desserte de ces deux lignes. Le coeur du problème, c’est que la Méridionale ne possède que trois navires, et que pour répondre à ces offres, elle doit en « emprunter » à d’autres armateurs, le temps de la DSP. Les deux qu’elle avait trouvés étant devenus indisponibles, elle avait été contrainte d’en proposer d’autres, dans l’urgence.
Cette substitution n’a pas convaincu la Collectivité.
 


Bien décidée à rester dans la course, la Méridionale a saisi le Tribunal administratif de Bastia.  En vain.

Le 19 mars dernier, il rejetait la requête de la compagnie. Pour des raisons telles que le manque de prises de courant suffisantes à bord pour les véhicules frigorifiques. Selon le TA, 'la société n'a pas pu démontrer qu'elle aurait été en capacité de faire installer ces équipement sur le navire avant la date d'entrée en vigueur de la convention, au premier octobre 2019"
De son côté, la Méridionale affirmait que les bateaux proposés après le changement étaient meilleurs que les bateaux initiaux.
 

Au soir du 19 mars, il ne restait que trois des cinq liaisons mises en concurrence pour la DSP. Ile-Rousse, Porto-Vecchio et Bastia.
Hier soir, la situation a encore empiré.
Lors du conseil d’administration ordinaire qui se tenait à Marseille, la direction a annoncé que l’armateur qui devait fournir l’un des deux bateaux positionnés sur l’offre de la ligne Bastia-Marseille lui avait lui aussi fait faux bond.

Sans surprise, les employés ont du mal à encaisser le coup. Selon Cyril Venouil, délégué STC de la Méridionale :

C’est un mélange de déception, de colère et de frustration. La méridionale prend un sacré coup derrière la tête, elle est de nouveau fragilisée...On peut s'inquiéter quant à la présence de la compagnie sur cette ligne… 


L’inquiétude du syndicaliste est compréhensible. C’est exactement le même contretemps qui a conduit, en février, au rejet des offres Ajaccio et Propriano de la Méridionale… Il faut donc trouver un nouveau bateau. En urgence. Encore une fois.

Hier, le directeur général de la Méridionale, Bruno Delhaye, était absent. Selon nos informations, il était à l’étranger, pour tenter de trouver une solution rapide. Et qui conviendra à l’appel d’offre. Ce que l’on appelle, dans le milieu des armateurs, un « sister-ship ». Un bateau-sœur, en tous points similaire à celui qu’il doit remplacer…
Les prochains jours seront décisifs.
 

 
Où est passée la Corsica Ferries?
Une candidature incomplète. C'est ce qui a conduit au retrait de la Corsica ferries de la course à la prochaine délégation de service public. 
La raison invoqué a fait sourire pas mal de monde, et grincer quelques dents. 
L'appel d'offres stipulait que la candidature devait arriver à l'Office des transports de la Corse sous deux formes: un format papier et une copie informatique numérisée des documents.  
Apparemment, à la place de la clé USB attendue, il y avait dans l'enveloppe un lecteur de CD...vide... 
Pierre Mattei s'est porté devant le tribunal administratif de bastia pour demander l'annulation du rejet, mais le TA a confirmé que la candidature était "incomplète". Le 10 mai dernier, l'affaire était portée devant le Conseil d'Etat, qui tranchera dans les prochaines semaines. 
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