En Corse, le nombre de coffres d’amarrage pour méga yachts revu à la baisse

Le préfet maritime de la Méditerranée était à Bonifacio, jeudi 1er juin, pour une réunion de concertation sur un futur arrêté visant à réglementer le mouillage sur la côté Ouest de la Corse. Le représentant de l’État a notamment annoncé l’abandon de projets d’installations de coffres d’amarrage.

Il y a aura moins de coffres d’amarrage pour méga yachts que prévu en Corse. À l’issue d’une réunion de concertation, le préfet maritime de la Méditerranée, Gilles Boidevezi, a annoncé, jeudi à Bonifacio, le « retrait de deux zones de mouillage » à l’ancre dans la baie de Roccapina.

Des installations prévues dans le projet d’arrêté des services de l’État réglementant le mouillage sur la côte ouest de la Corse. Son but : protéger les herbiers de posidonie, forêts sous-marines qui servent de nurserie aux poissons, protègent de l’érosion côtière et sont de puissants puits de carbone.

« Grâce à l’ensemble des discussions qui ont été prises depuis quatre ans, l’agence de l’eau nous dit qu’on a divisé par quatre la pression sur la posidonie sur les côtes françaises, se félicite le préfet maritime de la Méditerranée. Ce qui est énorme, qui montre que cette espèce qui a besoin d’être protégée est enfin protégée. Mais pour organiser ces mouillages, il ne faut pas seulement interdire, il faut aussi que les bateaux, au lieu de mettre leur ancre dans la posidonie puissent s’accrocher quelque part puisque les bateaux existent. Et au lieu de ne rien payer, ils payeront de l’argent à la commune et également à l’État à travers les redevances. Donc on n’augmente pas la fréquentation, mais on protège l’environnement et il y a de l’argent qui rentre dans les caisses des collectivités. »

Moins de coffres installés à Ajaccio

De plus, Gilles Boidevezi a également annoncé qu’il n’y aurait que « deux coffres d’amarrage sur les quatre prévus initialement qui vont être installés » à Ajaccio, les deux « initialement envisagés devant la plage » de Saint-François sont supprimés.

Deux coffres seront néanmoins installés devant la citadelle d’Ajaccio et devant le Lazaret, à l’entrée de la ville, a précisé Riyad Djaffar, directeur de la mer et du littoral de la Corse.

Vers « des conséquences indirectes sur les posidonies » ?

L’ensemble de ces projets ont provoqué la colère des associations de défense de l’environnement. Ainsi, U Levante a notamment dénoncé l’installation de la zone de mouillage de la baie de Roccapina pointant du doigt sa proximité avec le luxueux complexe hôtelier, le domaine de Murtoli, où se croisent célébrités et personnalités politique chaque année. Une accusation rejetée par le propriétaire des lieux, Paul Canarelli, qui a assuré avoir fait part de son opposition aux autorités locales. À Ajaccio, cette même association avait également décrit le « scandale » de ces installations « dédiées aux grands pollueurs ».

durée de la vidéo : 00h02mn01s
En Corse, le nombre de coffres d’amarrage pour méga yachts revu à la baisse ©France Télévisions

Si une porte-parole de la structure s’est félicitée des décisions prises, jeudi à Bonifacio, son avocat reste peu convaincu. « On installe des coffres d’amarrage pour éviter le l’ancrage et le mouillage sur les massifs, mais on va augmenter la densité dans ces secteurs ultra sensibles des navires, donc on va entraîner des conséquences indirectes pour les posidonies. C’est évident que la turbidité qui va augmenter, le fait de mettre en suspension du sable et des matières qui sont au fond de l’eau, ça va porter atteinte aux plantes », soutient Me Benoist Busson.

Premier à avoir installé des coffres d’amarrages en Corse, dans la baie de Sant’Amanza, le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, plaide quant à lui pour un élargissement de ces installations. « Il faudra envisager de façon régionale la question du nautisme. Parce qu’il y a des endroits où des bateaux vont aller s’amarrer, il faut assurer des études, financièrement c’est important. Il y a des emplois qui doivent être créés et donc il y a toute une économie à penser », défend-il.

Malgré les invitations lancées, aucun représentant de la collectivité de Corse ni même de la réserve naturelle n’a participé à cette réunion de concertation. Signe du véritable débat que ces installations engendrent, des recours au tribunal administratif de Bastia ont été déposés contre celles de Bonifacio et contre les projets ajacciens.

Avec AFP. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité