La fille d'un ancien baron de la Brise de mer et son compagnon ont été condamnés à un an de prison et 50 000 euros d'amende avec sursis pour blanchiment d'argent, ce mardi 12 novembre, à Bastia. Ils étaient poursuivis après la découverte, en 2020, de plus de 750 000 euros dissimulés dans une villa à Sorbo-Ocagnano.
La fille d'un ancien baron de la Brise de mer et son compagnon ont été condamnés à un an de prison et 50 000 euros d'amende avec sursis, ainsi qu'à la confiscation des sommes saisies, ce mardi 12 novembre.
Ils étaient poursuivis pour "blanchiment" et "recel" après la découverte, en 2020, de plus de 750 000 euros dissimulés dans une villa à Sorbo-Ocagnano. Le dossier avait été jugé le 15 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Bastia.
Perquisition
L'affaire commence en novembre 2020 par la perquisition d'une villa appartenant à Pierre-Marie Santucci, présenté à l'audience par le président du tribunal comme un "éminent membre de la Brise de mer".
Ce dernier occupait cette maison jusqu'à son assassinat en février 2009 à Vescovato. Depuis, cette maison était habitée par sa fille.
À l’origine, les enquêteurs cherchent une arme qui aurait servi dans un crime remontant à 2008. Ils découvriront finalement une cache, à l’intérieur de laquelle se trouvent des enveloppes contenant des grosses coupures. Le total s'élève à 754 800 euros.
"Gains au poker"
Dans un premier temps, les enquêteurs pensent que cet argent appartenait à Pierre-Marie Santucci. Présents lors de la perquisition, sa fille et son compagnon sont placés en garde à vue.
Pendant leurs auditions, l'un comme l'autre livrent une tout autre version des faits : ils affirment qu'il s'agit de gains de jeu. En effet, le compagnon est un joueur de poker reconnu dans le milieu des casinos et des tournois.
En 2016, il avait d'ailleurs fait l'objet d'un redressement fiscal pour une somme de 600 000 euros.
À la barre, l'ancien joueur de carte avait donc revendiqué ces fonds, expliquant qu'il les gardait chez sa compagne car c'était son point de chute entre les tournois et qu'ils avaient un projet immobilier ensemble dont ils pensaient financer les travaux en espèces.
Les deux prévenus étaient d'ailleurs renvoyés devant le tribunal pour blanchiment, recel et travail dissimulé pour des faits ayant eu lieu entre 2013 et 2020. Il leur était donc reproché de ne pas avoir déclaré ces gains.
18 mois de prison avec sursis requis
Le 15 octobre, à l'audience, le procureur avait requis dix-huit mois de prison avec sursis contre chacun d'eux, ainsi que des amendes : 100 000 euros pour le prévenu, 50 000 euros pour sa conjointe, ainsi que la confiscation des sommes. La peine prononcée ce 12 novembre est donc inférieure aux réquisitions du ministère public.
Lors du procès, les avocats de la défense avaient considéré que "le but de ce genre de dossier est de leur prendre l'argent, qu'il n'y a pas de blanchiment au sens de la loi". Ils avaient par ailleurs dénoncé un "fantasme autour du nom du père" et, en conséquence, plaidé la relaxe.
Contactée ce mardi en fin de journée, la défense n'a pas souhaité, pour l'heure, faire de commentaire. Elle se réserve un délai de réflexion pour un éventuel appel du jugement.