Suspecté d'avoir éborgné le supporter bastiais Maxime Beux en février 2016, à la suite d'incidents en marge du match de football Reims-Bastia, le policier mis en cause sera bien renvoyé devant les Assises de la Marne dès l'année prochaine comme l'a confirmé un arrêt de la Cour de cassation.
C'est désormais certain : le policier rémois Christophe Mercier comparaîtra devant une cour d'assises, accusé d'avoir éborgné le supporter bastiais Maxime Beux en février 2016.
Le 12 juillet 2021, le guardien de la paix de 48 ans et ses avocats avaient pourtant fait le choix de se pourvoir en cassation. Ils entendaient contester une nouvelle fois le renvoi devant une juridiction criminelle du fonctionnaire de la Brigade anti criminalité (BAC) de Reims.
Il s'agissait du dernier recours pour la défense, déjà déboutée par la Chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims. Christophe Mercier devrait donc comparaitre dans le courant de l'année prochaine devant la cour d'assises de la Marne pour "violences volontaires avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une mutilation permanente".
Selon France Bleu Champagne Ardenne, l'arrêt de la Cour de cassation rendu ce mardi justifie sa décision en précisant que "l'usage de leurs armes par les forces de l'ordre ne doit s'effectuer qu'en cas d'absolue nécessité et de manière strictement proportionnée et qu'en l'espèce la vie du policier, pas plus que celle d'autrui, n'était menacée par Monsieur Beux qui fuyait et dont rien ne démontre qu'il était porteur d'une arme, fût-ce par destination".
Une affaire vieille de près de six ans
Pour rappel, la du 13 février 2016 Maxime Beux, en compagnie d'autres supporters, fait le déplacement à Reims pour soutenir le SC Bastia, dans le cadre de la 26e journée de Ligue 1.
La rencontre se clôture sur une victoire 1-0 pour le SCB. Mais très vite, la soirée de célébrations dégénère. Des incidents entre forces de l'ordre et "Ultras" se déclarent dans le centre-ville rémois.
Maxime Beux, alors âgé de 23 ans est grièvement blessé et perd un oeil. Selon lui un tir de flashball ou un coup de matraque serait à l’origine de son infirmité permanente. Le policier incriminé a quant à lui toujours affirmé que le supporteur corse, déséquilibré par un coup à l'épaule, était tombé tête la première sur un poteau alors qu'il tentait de s'enfuir.
Une version qui a été invalidée trois fois : par le juge d'instruction en charge de l'affaire, par la chambre de l'instruction et désormais par la cour de Cassation.