Un cortège fourni s'est élancé ce jeudi matin à Bastia entre le Palais de Justice et la Préfecture. C'est le quatrième jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Nous sommes allés à la rencontre des manifestants pour comprendre la raison de leur colère.
Ils portent les couleurs de la CGT, de FO, du STC, du PCF, des syndicats enseignants, des gilets jaunes ou ont rejoint le cortège sans étiquette. Des centaines de manifestants se sont réunis ce jeudi à Bastia pour réclamer le retrait de la réforme des retraites.
Dans le cortège, on rencontre beaucoup de fonctionnaires. Les chiffres de l'académie de Corse estiment à 24% le nombre d'enseignants grévistes dans le secondaire et à 42,5% le nombre de grévistes dans l'enseignement primaire.
Nous sommes allés à la rencontre de manifestants bastiais pour connaître les raisons de leur présence dans la rue ce jeudi.
"Moi je ne suis pas concerné par la réforme mais suis là pour défendre l'intérêt de mes enfants, explique un enseignant. J'aimerais qu'ils vivent dans une France où on développe l'esprit de solidarité. Je trouve important qu'ils fassent ce qu'ils souhaitent, travaillent tard s'ils le veulent et puissent partir en retraite s'ils en ressentent le besoin ou s'ils sont malades."
"Nous travaillons à la CTC et on s'inquiète car on ne sait pas ce qu'on va devenir. Nous faisons un travail intense auprès de l'enfance en danger. On ne se voit pas à 65 ans courir derrière des jeunes en difficulté ou en fugue, ni se reconvertir à mi-carrière", explique une éducatrice spécialisée à l'aide sociale à l'enfance. "Je suis en principe à neuf ans de la retraite, je ne peux pas me projeter sur combien je gagnerai et je n'ai aucune visibilité sur l'âge auquel on va pouvoir partir. L'âge pivot va pénaliser énormément de personnes. C'est très insécurisant.", renchérit une de ses collègues.
"C'est une atteinte cataclysmique à un système solidaire qui a fait ses preuves. Le but n'est pas avoué mais on peut supposer qu'il cherche à favoriser un système par capitalisation pour progressivement désintégrer le système par répartition", estime un retraité dans la manifestation.