Du 8 septembre au 4 octobre les combats ont fait rage à travers toute l'île. Une opération militaire, nom de code Vésuve, menée par l'armée française de la libération, les résistants corses, et l'aide des forces armées italiennes, au cours des derniers jours. Retour sur un moment décisif.
Janvier 1943 - Charles de Gaulle, dont le Comité français de libération national a mesuré depuis longtemps l'importance stratégique de la Corse en Méditerranée, demande à Fred Scamaroni d'œuvrer à l'unification des réseaux de résistance de l'île. Celui qui a créé le réseaux gaulliste Action R2 Corse est arrêté par la police politique italienne en mars, et se suicide pour ne pas livrer d'informations, sous la torture, à l'OVRA.
4 avril 1943 - Le mois suivant, c'est le général Giraud, co-président du comité avec de Gaulle, qui envoie Paul Colonna d'Istria pour parvenir à terminer la tâche confiée à Scamaroni, mais également pour "rechercher des terrains de parachutage, définir des objectifs militaires dont l'attaque simultanée au jour "J" doit paralyser la défense et permettre le débarquement d'un corps expéditionnaire que l'état-major du commandant en chef prépare secrètement à Alger".
4 septembre 1943 - Un message radio prévient le maquis insulaire d'un débarquement imminent.
8 septembre 1943 - Après l'arrestation de Benito Mussolini en juillet, et l'arrivée au pouvoir du roi Victor-Emmanuel III, l'Italie signe l'armistice, et passe dans le camp des alliés. Un événement qui va sensiblement modifier la situation en Corse. L'île est occupée par 80.000 soldats italiens. Si les troupes allemandes sont présentes, elles sont moins importantes, et se situent prioritairement dans le sud de la Corse. Leur nombre est sujet à discussions. On l'estime entre 10.000 et 32.000.
9 septembre 1943 - Le Front national lance le mouvement d'insurrection à Ajaccio, sans même attendre l'arrivée des premiers hommes de l'armée française de libération. La ville est libérée, et le port aux mains de la résistance, ce qui permettra aux troupes et au matériel d'arriver plus facilement sur l'île.
13 septembre 1943 - Le sous-marin Casabianca débarque les 109 hommes du 1er bataillon parachutiste du Choc, sous les ordres du commandant Gambiez. Les tirailleurs marocains, les spahis, les goumiers vont suivre, les jours suivants. En tout ce sont plusieurs milliers d'hommes, venus d'ailleurs, qui vont participer à la libération de la Corse, au côté des résistants, lesquels paieront un lourd tribut.
21 septembre 1943 - Un accord est signé entre le général Henry Martin et le général Magli, qui a en charge les troupes italiennes en Corse. Un accord qui scelle le ralliement des soldats qui occupaient l'île aux forces françaises sur le champ de bataille.
22 septembre 1943 - Sartène est libérée, et le PC est installé à Corte, confirmant l'avancée des troupes de libérations et des résistants. Le village de Piedicorte-di-Gaggio, qui surplombe la plaine orientale, est bombardé par cinq appareils de la Luftwaffe. C'est le seul village qui sera visé par les bombes allemandes.
23 septembre 1943 - Les résistants et les troupes de libération atteignent Porto-Vecchio
29 septembre 1943 - La prise de Bastia débute, par des combats aux alentours.
2 octobre 1943 - Le col de Teghime tombe aux mains des forces de libération, ouvrant la voie vers Bastia.
4 septembre 1943 - Bastia, dernier bastion aux mains des Allemands, qui espéraient pouvoir quitter l'île par le port de la ville de la côte est, proche des côtes italiennes, tombe à son tour, marquant la fin des combats. La Corse est libérée.