Le gendarme mis en examen et écroué dans le cadre de l'enquête sur la mort d'Alain Cappuri a été remis en liberté. Placé sous contrôle judiciaire, il a interdiction de se rendre en Corse et de détenir une arme.
Le gendarme à l'origine du tir qui a coûté la vie à Alain Cappuri a été remis en liberté.
Le 7 mars dernier, "la chambre de l’instruction près la cour d’appel de Bastia a ordonné sa remise en liberté", nous a confirmé ce lundi 11 mars Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia.
Le militaire du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) a été placé sous contrôle judiciaire "avec notamment les obligations de ne pas paraître en Corse et de ne pas détenir ou porter une arme", précise le parquet.
La cour d'appel a ainsi infirmé l'ordonnance du juge des libertés et de la détention. Le 24 février dernier, magistrat avait décidé le placement du gendarme en détention provisoire.
Contacté ce lundi matin, son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, a réagi à sa remise en liberté :
"Le placement en détention était à la fois incompréhensible et contraire au droit. Nous sommes heureux que la cour d’appel ait entendu nos arguments et ait rendu sa liberté à cet homme qui a consacré sa vie au respect de la loi."
Pour rappel, le gendarme avait été mis en examen pour "homicide volontaire" puis placé en détention provisoire à la suite d'une dramatique opération de gendarmerie. Menée le 22 février dernier à Poggio d'Oletta, celle-ci s'était soldée par la mort d'Alain Cappuri.
Agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction ajaccien, les enquêteurs étaient venus dans le village du Nebbiu pour l'interpeller dans le cadre d'une procédure ouverte pour "recel de vol, association de malfaiteurs et vols en bande organisée". Un dossier dans lequel, dans le même temps, deux autres personnes avaient été arrêtées en Corse-du-Sud et mises en examen.
Âgé de 63 ans, Alain Cappuri, "défavorablement connu des autorités judiciaires pour avoir été déjà condamné à plusieurs reprises", dixit Jean-Philippe Navarre, avait été mortellement blessé par balles.
Lors de ses auditions, "l'auteur des faits n'a pas su expliquer les circonstances de son tir, et a déclaré ne pas avoir le souvenir d'avoir appuyé sur la détente de son arme, en arguant donc d'un geste involontaire", avait indiqué le procureur de la République.