La liste conduite par Jean-Sébastien de Casalta a déposé un recours devant le tribunal administratif de Bastia, vendredi, pour contester le résultat de l'élection municipale remportée par Pierre Savelli. Une démarche fondée sur les lettres de l’office HLM envoyées aux locataires le 15 juin.
Nouveau rebondissement dans la tumultueuse élection municipale à la mairie de Bastia, qui a finalement vu triompher Pierre Savelli. La liste Unione per Bastia, conduite par Jean-Sébastien de Casalta, a déposé un recours devant le tribunal administratif de Bastia, vendredi, pour contester le résultat de l'élection – M. de Casalta avait recueilli 39,73% des suffrages lors du second tour des élections municipales, dimanche 28 juin. "Je ne souhaite pas commenter en l'état, mais je vous confirme qu'un recours a bien été déposé par Me Jean-André Albertini", a précisé de Casalta à l'AFP.
Cette démarche est notamment fondée sur les lettres de l’office HLM envoyées aux locataires dans l’entre deux tours, qui expliquaient le projet de réhabilitation, et dont l'identité de la signataire est pointée du doigt. Il s'agit de Fabienne Giovannini, présidente de l’office public de l’habitat de Corse et conseillère éxecutive de Corse. Une proche de Gilles Simeoni, président du conseil éxecutif de Corse, lui-même proche du maire sortant et qui figurait en septième position sur la liste de Pierre Savelli.
Fabienne Giovannini y expliquait le rôle déterminant de Gilles Simeoni dans ce projet de réhabilitation, que les locataires avaient découvert dans un courrier reçu le 15 juin 2020. Dans cette lettre de l’office public de l’habitat de Corse, qui gère le parc HLM bastiais, il était écrit que la Collectivité de Corse (CdC) venait d’octroyer à l’office des moyens assez conséquents pour procéder à une "rénovation de son patrimoine" avec un programme de "réhabilitation et d’entretien des résidences". À moins de deux semaines du second tour des élections municipales, ce courrier avait beaucoup fait parler.
Mardi 30 juin, au surlendemain du second tour, le feuilleton des municipales à Bastia avait déjà connu un autre rebondissement. Le parquet de Bastia avait ouvert une enquête préliminaire pour fraude électorale dans l’affaire Victoria, nom de l’association qui est accusée de manoeuvres électoralistes. Installée dans les quartiers Sud de Bastia, l’association avait pour tâche de financer le Parti Radical de Gauche, avant de muer en association caritative entre les deux tours.