Depuis ce matin, l'accès du centre des impôts est bloqué par l'intersyndicale FO/CGT/Solidaires, qui n'est pas prête à baisser les armes, et se dit prête à durcir le ton si le gouvernement survit aux motions de censure.
Devant le centre des impôts de Bastia, l'estafette fait demi-tour, et repart sans que son conducteur ait pu accéder au guichet d'information, à l'intérieur. L'intersyndicale bloque l'accès depuis ce matin. Mais à en croire Dominique Vivarelli, de la CGT, les contribuables éconduits font contre mauvaise fortune bon cœur. "Ceux qui n'ont pas forcément les moyens de descendre dans la rue nous soutiennent, la plupart du temps".
Accroché à la barrière qui condamne l'entrée du centre, un panneau sur lequel on peut lire, en blanc sur un fond rouge : 37,5 POUR TOUS !. Un symbole des luttes récurrentes pour préserver les acquis sociaux concernant les retraites. Suzanne Bazzali, de FO, raconte : "Ca date d'il y a 30 ans, quand on s'est battus pour conserver les 37,5 annuités nécessaires alors obtenir le taux plein, face à Balladur pour le privé, puis Juppé pour le public. On l'a retrouvé dans un tiroir, ce matin."
Espoir
Les 37,5 annuités sont bien loin, en ce mois de mars 2023. Mais le combat qui a débuté il y a quelques semaines, pas question de le perdre.
On a devant nous un mur, un rouleau-compresseur qui n'écoute personne
Suzanne Bazzali, FO
Depuis des mois, la contestation gronde dans le pays face à la réforme des retraites du gouvernement Borne. Un gouvernement qui, cet après-midi, va jouer sa survie à l'Assemblée nationale, où sont présentées deux motions de censure.
"Pour nous, rien n'est perdu", affirme Dominique Vivarelli. "Aujourd'hui on fait un gros blocage parce qu'on croit toujours au retrait de cette réforme". Mireille Maillard, de Solidaires, s'enquiert de savoir si d'autres mouvements de grève sont prévus sur l'île. "Il faut qu'il y ait des actions telles que la nôtre dans les entreprises et les services publics. Il faut que ça monte en puissance".
Durcir le ton
Pour que la réforme soit abandonnée, la motion doit être votée cet après-midi. Et même si tout est possible, les chances semblent minces. Alors, au centre des impôts, on se prépare déjà à la suite. Pas question de s'avouer battus.
On sent de la violence, de la colère, et à un moment il va falloir que cela sorte
Mireille Maillard, Solidaires
"On est plus déterminés que jamais, même si on en a marre, de cette situation. C'est rageant, on a devant nous un mur, un rouleau-compresseur qui n'écoute personne, ni les syndicats ni les gens descendus dans la rue. On croit quand même qu'on finira par obtenir gain de cause, sinon, on ne serait pas là aujourd'hui.", précise Suzanne Bazzali.
"On sent de la violence, de la colère, et à un moment il va falloir que cela sorte", ajoute Mireille Maillard. Dominique Vivarelli ajoute : "les représentants du personnels aident à canaliser la colère, mais il y a tant de choses qui viennent en plus se rajouter à la réforme. Le quotidien difficile, l'inflation..." Mireille Maillard conclut "on sent cette colère, cette violence, autour de nous. A un moment, il va falloir que cela sorte".
Le printemps qui débute aujourd'hui, mais l'horizon des semaines qui arrivent ne s'annonce pas pour autant dégagé...