Procès pour viols à Bastia : un homme condamné à 20 ans de prison

Mardi 26 mars, la cour d'assises de la Haute-Corse a condamné Abdelkarim Zerouali à 20 ans de prison pour viols et tentative de viol. Pour l'heure, sa défense "se réserve le droit de faire appel".

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Le verdict a été prononcé après une délibération qui aura duré près de six heures. 

Mardi 26 mars, Abdelkarim Zerouali a été reconnu coupable de trois viols et d'une tentative de viol par la cour d'assises de Haute-Corse. Il a été condamné à vingt ans de prison. Une peine assortie de deux tiers de sûreté.

L'homme de 28 ans était jugé à huis clos depuis le 18 mars dernier. Il était accusé de quatre viols et d'une tentative de viol. 

"Il y a eu un acquittement partiel sur l'une des plaignantes et une condamnation pour les quatre autres plaignantes, indiquent ce mardi soir Mes Anna-Livia Guerrini et Antoine Giudici, avocats d'Abdelkarim Zerouali. Le résultat est partiellement satisfaisant parce que la parole des plaignantes n'a pas été sacralisée. Évidemment, le verdict demeure insatisfaisant dans le sens où il a accrédité l'accusation sur de simples témoignages."

Pour ces faits, qui s'étaient déroulés entre 2017 et 2019 dans cinq communes du Cismonti, Abdelkarim Zerouali écope également de dix ans d'interdiction de territoire en Corse, d'une inscription au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles et violentes), d'une interdiction définitive de travailler au contact de personnes mineures, d'une obligation d'un suivi sociojudiciaire de 5 ans, et d'une interdiction d'entrer en contact avec les victimes.

En cas de non-respect de ce suivi sociojudiciaire, il encourt une peine de cinq ans d'emprisonnement supplémentaires.

30 ans requis

Ce mardi matin, l'avocate générale avait requis 30 ans de prison - avec deux tiers de sûreté - à l'encontre de l'accusé. 

Sur les cinq victimes - toutes mineures au moment des faits -, trois se sont constituées partie civile. L'une d'elles avait demandé que les débats se déroulent à huis clos.

"La jeune fille que j'assistais lors de cette longue audience est satisfaite que sa qualité de victime ait été reconnue par la cour, réagit Me Stella Canava qui représentait la partie civile avec Mes Sara Lorre et Jean-Aurélien Santoni. Ce procès et cette décision vont l'aider à se reconstruire et à tourner la page."

En état de récidive légale pour avoir été condamné à 6 mois de prison avec sursis en 2011 pour des faits de viol et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, Abdelkarim Zerouali comparaissait détenu depuis son incarcération en 2020 dans le cadre de ce procès aux assises.

D'après les conclusions de l'enquête, l'accusé avait abordé les victimes par l'intermédiaire du réseau social Snapchat, au hasard d'une rencontre dans des établissements de nuit ou par l'intermédiaire de connaissances communes.

À l'audience, il a contesté les faits qui lui étaient reprochés.

"Notre axe principal de défense a été de dire que, nécessairement, il faut nuancer et se garder des apparences et de la facilité de condamner au vu de la multitude de plaignantes, expliquent Mes Guerrini et Giudici qui ont plaidé l'acquittement. Il y avait un contexte particulier du réseau social et de la facilité de se rencontrer sur les réseaux sociaux. On a évidemment questionné la cour sur le fait qu’il fallait qu’elle acquière une certaine certitude pour l'intégralité des plaignantes. Répondre "oui" à une question pour l’une ne veut pas dire répondre "oui" pour les autres."

Appel du verdict ?

Les avocats de la défense - qui avaient été commis d'office le premier jour du procès contre la volonté de l'accusé - ont également pointé un "dossier un peu instruit à la périphérie", soulevant le fait qu'il était "difficile de déterminer avec certitude la matérialité et l’intentionnalité quatre ans après les faits".  

Lorsque la parole a été donnée une dernière fois à l'accusé, celui-ci a "remercié" ses avocats et s'est dit "désolé du comportement" qu'il avait eu vis-à-vis d'eux le premier jour d'audience.

Une attitude qui n'a pas ému les jurés au moment de se retirer pour délibérer. Condamné à 20 ans de réclusion, Abdelkarim Zerouali est retourné ce mardi soir dans sa cellule de la prison de Borgo, où il est incarcéré depuis quatre ans.

Pour l'heure, sa défense "se réserve le droit d'interjeter appel" du verdict. Elle dispose d'un délai de dix jours pour le faire.

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