Les élus de la Chambre d'agriculture tenaient ce jeudi 20 février une conférence de presse. Ces derniers ont à nouveau abordé le dossier des contrôles controversés des surfaces agricoles. Documents de la DRAAF en main, ils affirment être victimes de discrimination.
"Il y a une ségrégation envers la Corse, cela semble être un lieu commun." Les mots sont forts, mais Joseph Colombani est catégorique : les contrôles des aides agricoles européennes menés en Corse, proportionnellement plus nombreux que sur le continent, seraient une forme de discrimination.
Ce jeudi 20 février, le président et plusieurs élus de la Chambre d'agriculture de Haute-Corse tenaient une conférence de presse, au cours de laquelle ils se sont une nouvelle fois opposés à ces vérifications jugées abusives. Avec cette fois des données chiffrées à l'appui : celles des résultats des contrôles menés. Des documents produits par la DRAAF (direction régionale de l’agriculture et de la forêt), que l'office n'a pour l'heure pas encore publié, et que les élus de la chambre d'agriculture ont réussi à se procurer.
En Corse, 19,5% des exploitations contrôlées présentent des anomalies. Sur le continent, ces irrégularités sont moins fréquentes : elles ne concernent ainsi que 15,5% des déclarants contrôlés. Quatre points de différence, mais des contrôles proportionnellement plus communs en Corse : 40% des exploitations insulaires ont été contrôlées, contre 12% sur le continent.
La preuve selon les représentants agricoles d'une stigmatisation, qui laisserait sous-entendre que la Corse abriterait plus de fraudeurs qu'ailleurs en France métropolitiaine.
Faux, estime le préfet de Corse, en visite ce jeudi 20 février d'une exploitation à Cauro. "Il y a des contrôles, mais c'est normal dès lors qu'il y a de l'argent public" argue Frank Robine. "Ce n'est pas le sujet principal pour moi en ce qui concerne l'agriculture corse. Ce qui doit nous animer c'est de savoir si les agriculteurs ont ou non la possibilité de vivre de leur exploitation."
Il y a des contrôles, mais c'est normal dès lors qu'il y a de l'argent public
À quelques jours du salon de l'agriculture, grand rendez-vous annuel agricole tenu à Paris, Joseph Colombani et les élus de la Chambre de Haute-Corse envisagent désormais d'entamer des actions juridiques et de saisir l'Assemblée de Corse.