Une vidéo sur les réseaux sociaux montre des CRS filmés en train de chanter la Marseillaise puis se réjouir à la caserne de Furiani. Il est difficile d'en évaluer l'authenticité mais selon les internautes et d'autres images prises au même moment, elle aurait été filmée durant les funérailles d'Yvan Colonna à Cargèse. De quoi raviver les tensions entre l'Etat et les nationalistes.
La vidéo dure moins de dix secondes, assez pour raviver les tensions en Corse. On y voit des CRS de la caserne de Furiani entonner une Marseillaise. A la fin, à travers quelques mots difficilement déchiffrables de nombreux internautes, dont la sœur d'Yvan Colonna, ont cru entendre "on l'a eu" ou "ils l'ont eu", avant d'applaudir.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes affirment que cette scène de joie a été filmée à 15 heures vendredi 25 mars, alors que débutaient les funérailles du militant nationaliste Yvan Colonna. S'il est difficile d'établir l'heure précise de la captation de la vidéo, d'autres images existent, prises sous d'autres angles.
Sur certaines images on voit par exemple les policiers chanter "Alouette, gentille alouette, alouette je te plumerai", en tapant dans leurs mains. Puis, une femme qui les interpelle : "Pardon, si c'est pas de la provocation, je ne sais pas ce que c'est !"
Si la vidéo n'est arrivée que samedi 26 mars sur les réseaux sociaux, la veille, la scène y était déjà évoquée.
Alors que les tensions sont vives en Corse depuis l'assassinat d'Yvan Colonna le 2 mars à la prison d'Arles, de nombreux responsables politiques nationalistes ont vu dans cette séquence une provocation de la part des services de l'Etat.
Les images ont d'abord été relayées par le groupe de la majorité territoriale à l'Assemblée de corse, Fà Populu Inseme ou encore le député nationaliste Jean-Félix Acquaviva, avant d'être reprises par d'autres personnalités insulaires.
Des rassemblements ont eu lieu samedi à Bastia et Ajaccio. Devant la Préfecture de Haute-Corse, des jeunes entonnaient "On n'entend plus chanter la Marseillaise".
Dimanche soir à 17h30, un rassemblement est prévu devant la caserne de Furiani.
Contactés, les services de la Préfecture de Haute-Corse n'ont pas encore répondu à nos demandes.