Le conseiller municipal d'opposition à Bastia a dévoilé ses ambitions sur notre plateau. Il veut fédérer le plus largement possible derrière sa candidature, pour être le "député de tous les Corses".
"Vous me posez une question directe, j'y répondrai de la même manière : je suis candidat pour être député et porter la voix du rassemblement et du changement". Il n'a pas fallu longtemps pour que Julien Morganti ne fasse connaître son objectif, face à Laurent Vincensini, sur le plateau de France 3 Corse ViaStella.
Je ne demande aucune investiture.
Sans surprise, le In tantu in pulitica consacré au conseiller municipal et communautaire d'opposition à Bastia a tourné autour de cette candidature aux législatives de juin prochain. Pour Julien Morganti, Michel Castellani, le député sortant de la 1ère circonscription "ne représente qu'un parti", Femu a Corsica. "Je lui reproche d'avoir été l'élu d'un camp, et pas de l'ensemble des Corses". De surcroît, il serait victime d'une sorte d'"isolement parisien", et serait "déconnecté, en l'absence de mandat local".
"Point d'équilibre"
En 2017, Julien Morganti, alors âgé de 31 ans, avait déjà été candidat à la députation. Il avait terminé 4ème, au premier tour, en réunissant 8.290 suffrages et 8,4 % des voix.
En se déclarant aussi tôt cette fois-ci, Julien Morganti entend représenter en juin l'alternative au sortant, et fédérer les oppositions.
Fédérer, un mot qu'il martèle à plusieurs reprises. "J'ai vocation à être un point d'équilibre pour fédérer à la fois les oppositions municipales à Bastia, et les oppositions régionales à l'échelle de la circonscription. La population souhaite cette recomposition politique, et nous allons l'impulser, et aller plus loin".
Je veux proposer, du centre gauche jusqu'aux nationalistes qui sont dans l'opposition à l'Assemblée, cette alternance que nous appelons de nos vœux.
Et pour cela, Julien Morganti voit large. "Je veux proposer, du centre gauche jusqu'aux nationalistes qui sont dans l'opposition à l'Assemblée, cette alternance que nous appelons de nos vœux."
Deux moyens pour réaliser un grand écart politique compliqué :
Le premier, ne pas demander d'investiture, ni à LREM, comme cela avait été le cas, sans succès, en 2017, ni aucun autre parti.
Le deuxième, "créer une plateforme de convergences autour du projet, de valeurs communes et d'un accord politique".
On ne saura pas si Jean-Sébastien de Casalta, Jean-Martin Mondoloni ou François Tatti se rangeront derrière lui. Pour l'heure, pas de nom, mais une assurance, celle de "tendre la main". "J'ai des contacts réguliers avec des militants, des gens qui étaient sur des listes aux dernières élections. Donc le travail de reconquête est en cours".
Aucune consigne de vote à la Présidentielle
Reconquête, un mot à la mode ces derniers temps, mais Julien Morganti l'assure, il ne faut y voir aucune affiliation à Eric Zemmour, ni à aucun autre candidat à la Présidentielle : "la situation a changé, le contexte politique est très tendu, je n'appellerai à voter pour personne". Contrairement à 2017, où il avait affiché son soutien à Emmanuel Macron
Aucune étiquette, pour n'exclure personne, et rassembler le plus grand monde, alors qu'il est difficile, en cette période électorale très chargée, de deviner dans quel sens le vent tournera.
On verra, les 1é et 19 juin prochains, si la stratégie s'est avérée payante.