La question, sensible, de la réhabilitation de la cité des lacs, des monts et des arbres, dans le sud de la ville, a agité la session du conseil communautaire de Bastia. La majorité et l'opposition ont ferraillé ferme, et campent sur leurs positions. Ce qui ne risque pas d'apaiser la situation.
Le projet de réhabilitation de la cité des lacs, et des monts et des arbres, à Lupinu, s'est invité à la session du conseil communautaire de cet après-midi, à la mairie de Bastia.
Le sujet n'était pas à l'ordre du jour, mais une motion présentée par la majorité communautaire l'a placé au centre des débats.
Cette motion vise nommément son président, François Tatti.
Elle accuse ce dernier de refuser "de mettre en oeuvre toutes les actions nécessaires à la bonne réalisation de ce dossier fondamental pour notre agglomération et ses habitants".
Le projet de réhabilitation en cause, qui se chiffre à plus de 40 millions d’euros, est porté par la mairie et l'office public des HLM, avec le soutien de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine.
Et donc par la majorité communautaire...
Dans la salle, une trentaine d'habitants de la cité des monts, pour la plupart locataires de deux immeubles, les bâtiments 32 et 33.
Et opposés au projet.
La rénovation englobe la destruction de ces mêmes bâtiments 32 et 33.
Avant une reconstruction.
Pour François Tatti, et l'opposition, qui l'a soutenu, parfois de manière très pugnace, comme Francis Riolacci, le procédé est scandaleux.
Et ne prend pas en compte l'avis des locataires, qui, selon eux, en pâtiront.
Une attaque qui a fait sortir de ses gonds Pierre Savelli, ardent défenseur du projet :
La riposte est claire : pour le maire de Bastia, les craintes des habitants de l'ensemble des immeubles concernés ont été chuchotées à leurs oreilles par l'opposition, dans le but de saboter le projet.
Lupinu, un enjeu politique?
Reprenons...
Pour la majorité communautaire, le président de la CAB freine délibérément la procédure, par calcul politique.
Dans sa motion, elle rappelle que le projet avait été validé, et que François Tatti doit se plier au choix du conseil.
Le problème, c'est que ce dernier a une toute autre lecture de l'affaire.
Il rappelle que le conseil communautaire n'a voté que l'inscription du projet au budget de l'ANRU.
Et le projet lui-même n'a pas été étudié, présenté, débattu, et donc voté par le conseil communautaire.
Ce qu'il a martelé, au micro, en conclusion des débats :
François Tatti a tenté de faire retirer la motion, en vain.
21 élus de la majorité, les élus de San Martino Di Lota s'étant abstenus, ont voté cette motion, qui demande au président de valider le projet.
Ce que, la vidéo parle d'elle-même, il est bien décidé à ne pas faire...
Ce matin, François Tatti, avec un sens du timing remarquable, annonçait sur Twitter l'annonce prochaine d'un plan Marshall pour l'habitat social.
Un plan Marshall pour la rénovation de l’habitat social à Bastia. Dans quelques semaines je présenterai avec le MCD et d’autres forces politiques notre projet pour Bastia dans le cadre de la campagne électorale pour l’élection municipale... https://t.co/REZFSj2avL
— François Tatti (@ftatti) July 22, 2019
Un plan Marshall préparé, donc, avec d'autres forces politiques dont on se doute bien qu'elles sont celles avec qui, depuis quelques semaines, les discussions vont bon train en faveur d'une future alliance pour gagner la mairie de Bastia...
De toute évidence, si le dossier Cité des monts est loin d'être refermé, la campagne pour les municipales, elle, est belle et bien ouverte.