Réunir les maternités du département pour proposer une offre médicale plus moderne et variée. C'est le pari de l'ARS et de ses partenaires, qui veulent être au plus près des besoins des futures mamans. Mais également fixer les professionnels de la discipline, et éviter le recours aux intérimaires, qui plombent les finances de l'hôpital.
"Le pari est gagné", se réjouit Sophie Guillaume, sage-femme coordinatrice, à l'entrée du service de maternité de l'hôpital de Bastia. "Avec l'ouverture de ce centre, qui permet d'accueillir les surveillances de grossesse qui arrivent à terme, mais où l'on peut également effectuer des échographies, des enregistrements de monitoring, et tenir des consultations de médecins spécialistes, nous pouvons garantir la sécurité et la qualité de l'accueil des futures mamans".
A partir de ce jeudi 1er juin 2023, toute l'activité de maternité de Haute-Corse sera regroupée sur un seul site, à Falconaja. Le projet avait été validé par le dernier schéma régional de santé, et impliquait l'arrêt de l'activité au sein de la polyclinique Maymard, propriété du groupe Almaviva depuis 2021.
1.500 accouchements par an
A l'origine, le regroupement était prévu au 1er novembre 2023, mais il a été mis en place plus tôt que prévu, "en raison du départ d'un praticien de la clinique Maymard. Mais on a réussi à relever ce défi grâce à la mobilisation des équipes", souligne Marie-Hélène Lecenne, directrice générale de l'ARS de Corse. "Tout est prêt, on a réalisé l'opération en un temps record", complète Christophe Arnould.
Le directeur de l'hôpital de Bastia estime que cette nouvelle maternité offre une capacité de plus de 1.500 accouchements par an, pour 26 lits. Une capacité à peu près équivalente à celles, cumulées, de Falconaja (1000) et de la clinique Maymard (400) en 2022. De quoi, peut-être, rassurer celles et ceux, parmi les professionnels et dans l'opinion publique, qui craignaient une baisse de la capacité départementale.
D'autre part, une convention tripartite a été signée, qui permettra à quatre sage-femmes et trois auxiliaires de puériculture de Maymard de rejoindre les services de l'hôpital. En septembre, c'est un pédiatre qui viendra étoffer l'effectif. "On est sur un pôle mère-enfant qui est désormais reconnu, et sera de plus en plus attractif", veut croire Christophe Arnould.
Pour l'installer à Bastia sur le long terme, il faudra parvenir à attirer un personnel fixe, à temps plein
M-H Lecenne
Attractif. C'est le terme qui revenait le plus, ce matin, dans les propos des différents interlocuteurs, au moment d'inaugurer ce nouveau centre. "Pour l'installer à Bastia sur le long terme, il faudra parvenir à attirer un personnel fixe, à temps plein", reconnaît Marie-Hélène Lecenne.
Fixer le personnel soignant, c'est le meilleur moyen d'éviter que le centre ne coûte une fortune à l'hôpital, qui, comme les autres hôpitaux de France, voit ses comptes plombés par le recours intensif aux médecins intérimaires...
"On a désormais une offre de parcours de soin complet, des urgences au bloc chirurgical, et on espère ainsi attirer des gynécologues-obstétriciens et des pédiatres, des disciplines qui sont en tension à l'échelle nationale".
Une PMA de proximité, à Bastia
Dans la droite lignée de cette modernisation et de cet élargissement de l'offre médicale, un service consacré à l'endométriose devrait être ouvert dans les prochains mois, et un autre projet a été lancé, qui pourrait voir le jour en 2024 : la construction d'un centre de procréation médicalement assistée, en concertation avec le laboratoire Viale, afin de pouvoir "assister médicalement l'ensemble des couples qui veulent devenir parents, en leur proposant une offre de procréation de proximité en Corse, pour qu'ils ne soient plus obligés de se déplacer pour avoir un enfant", résume Marie-Hélène Lecenne.