Après le coup de semonce du début d'année et les mesures de sortie de crise promises par le gouvernement, les préfets de France était hier, dimanche, sur le terrain, pour rencontrer les agriculteurs. Michel Prosic, représentant de l'Etat en Haute-Corse, a lui rendu visite à plusieurs exploitations de la plaine orientale.
Dégâts sur les plantations, problème d’irrigation, ou encore d’accès aux traitements contre les maladies... Hier, dimanche 18 février, le préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic, s'est rendu directement auprès des agriculteurs pour écouter leurs doléances.
En visite sur l'exploitation de Cyril Caria, à Linguizzetta, le représentant de l'Etat est tour à tour passé sur ces champs de culture d'agrumes et viticoles. Côté élevage, aussi, une des filières qui pâtit le plus de l'actuelle crise agricole.
Difficultés de paiement de cotisations, souci de trésorerie, coût de production, sécheresse : entre les deux hommes, toutes les problématiques ont été abordées sans tabou. Et quelques réponses ont même été apportées.
"Ils nous ont dit qu'ils devaient faire le nécessaire pour aider l'office hydraulique à réaliser des travaux, résume Cyril Caria. Nous avons demandé, aussi qu'ils nous aident au niveau de la MSA. On attend beaucoup de l'Etat. Je pense qu'on a été entendus, mais il faut qu'ils prennent la mesure de la chose assez rapidement."
Le reportage de François-Albert Bernardi, Océane Da Cunha, Arnault Deporte :
Plus qu'un agriculteur, Cyril Caria, président de la coordination rurale Corse, est également un des représentants de cette agriculture en crise. Il a participé à toutes les manifestations lors des dernières mobilisations des agriculteurs, tout comme Réné Zereni, le président du syndicat des Jeunes Agriculteurs.
Lui aussi a pu accueillir le préfet sur sa plantation de noisetier et sur ses parcelles de fourrage, à Cervione. Et Réné Zerini voit ce déplacement comme un signal positif de la part de l'Etat. "C'est un excellent message pour nous, pour l'agriculture en Corse. Au niveau même humain, cela nous fait très plaisir. Après, au niveau de la stratégie des exploitations, ça nous a apporté beaucoup, on a pu développer les problèmes que nous avons, et le préfet a pu les voir directement."
Maintenir le dialogue
Pour Michel Prosic, il s’agit de continuer le dialogue initié par le gouvernement pour répondre au mal-être de la profession. "C'est important de vérifier que tout est opérationnel. Et pour moi, c'est surtout important de continuer le dialogue avec les agriculteurs pour répondre très concrètement à leurs besoins."
Le préfet de Haute-Corse développe : "On a besoin encore dans un certain nombre de filières de structurer. On a besoin de créer des outils de production et de transformation. On a besoin, vraisemblablement, de certaines adaptations également réglementaires, y compris sur la base d'éléments que l'on peut gérer dans le département."
Ces derniers jours, dans toute la France, les préfets de chaque département sont allés, comme Michel Prosic, à la rencontre des agriculteurs. Au-delà de l’opération séduction, c’est aussi une façon de tenter de retisser les liens entre l’Etat et le monde agricole, qui même s’il ne manifeste plus, reste en pleine crise.