Incarcéré depuis le 24 juin 2020 dans l'enquête sur l'assassinat d'Antoine Francisci, le 13 mai 2019 à Pietralba, Dominique Costa dit "Mimi" a vu sa demande de remise en liberté rejetée, jeudi, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
L'avenir judiciaire de Dominique Costa, dit "Mimi", s'assombrit encore un peu plus après le refus de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, jeudi 18 novembre, de lui accorder une demande de remise en liberté. Depuis le 24 juin 2020, il est mis en examen et incarcéré au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille, pour meurtre en bande organisée dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Antoine Francisci. La victime, un jeune homme de 22 ans, a été tuée au volant de son buggy sur une route départementale, le 13 mai 2019 à Pietralba, en Haute-Corse.
Frère de Maurice Costa, assassiné en 2012 et considéré comme l'un des barrons du gang de la "Brise de mer", Dominique Costa est lui aussi présenté comme une figure du grand banditisme insulaire. Déjà condamné en 2015 pour blanchiment et extorsion, cet éleveur de vaches est mis en cause en même temps que deux autres individus, Pierre-Louis Vignali et Mathieu Fondacci, dans le dossier Antoine Francisci. Un quatrième homme, François Santelli, a lui aussi été mis en examen pour association de malfaiteurs et laissé libre sous contrôle judiciaire.
Nouveau rendez-vous le 8 janvier devant le tribunal judiciaire de Marseille
L'avocat de Dominique Costa, Me Jean-Claude Giudicelli, a réagi à cette annonce en précisant que l'"innocence" de son client "commence à lui peser depuis désormais dix-huit mois, car on se retrouve un peu hors-sujet en ce qui concerne le mobile qui entoure les faits". Avant d'ajouter : "Il faut donc cerner celui-ci qui est beaucoup plus actuel que celui qui nous est ressorti à longueur de débat sous fond de grand banditisme à l'ancienne. Pour combler la vacuité de ce dossier, on préfère ouvrir les vieux tiroirs et parler de guerre des clans."
Même s'il ne s'avoue pas surpris du refus ordonné par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à la demande de remise en liberté de son client, Me Giudicelli souhaite désormais "qu'on ouvre véritablement le dossier". "Mon client a 66 ans et n’a jamais auparavant été concerné pour une affaire de meurtre, d’assassinat ou d’homicide volontaire. On fait donc une espèce de clonage famillialo-judiciaire et post-mortem en essayant de lui faire endosser le passé pénal de feu son frère", explique-t-il.
La prochaine étape pour la défense de Dominique Costa doit désormais avoir lieu le 8 janvier 2022, au tribunal judiciaire de Marseille. "Nous allons plaider à nouveau sa mise en liberté. Il s’agit d’un dossier où il y a des éléments scientifiques, mais dans lequel aucune preuve n’a pu lui être imputée, estime son avocat. J’espère surtout que l’on va enfin sortir de cet aveuglement judiciaire pour déterminer le véritable mobile de cette affaire et enfin aller vers la vérité."