Les organisations ont tenu une conférence de presse commune, ce samedi matin. Elles dénoncent le traitement réservé à deux militants, mis en examen dans une enquête autour d'un attentat survenu en 2022, et s'interrogent sur ce qu'elles estiment être un système répressif mis en place autour du tout nouveau mouvement indépendantiste Nazione.
Qui veut la peau de Nazione ? Deux semaines seulement après son avènement, le tout nouveau mouvement indépendantiste serait déjà, selon ses représentants, "la cible de la répression féroce d'une police politique aux ordres".
Preuve en est, notamment, le maintien en détention provisoire d'Antò Simoni, et le placement sous contrôle judiciaire de Nicolas Pinzuti, tous deux militants du mouvement, et tous deux interpellés puis mis en examen la semaine passée, dans le cadre d'une enquête sur une série d'attentats en Haute-Corse en 2022, diligentée par le parquet national antiterroriste.
L'associu Sulidarità et le collectif Patriotti, qui œuvrent pour "la défense des prisonniers politiques corses", ont tenu ce samedi 10 février une conférence de presse en soutien aux deux hommes. Une centaine de personnes se sont déplacées pour l'occasion, parmi lesquelles toutes les figures du parti Nazione ou presque, des anciens leaders aux plus récents, aux côtés des familles des deux militants.
Conférence au cours de laquelle il a, entre autres, été une nouvelle fois rappelé les circonstances pour le moins "spectaculaires" des arrestations.
"Portes explosées, pères de famille jetés à terre devant leurs enfants, transferts sur Paris, convocations de proches, la manœuvre est grossière et vise à empêcher le fonctionnement de Nazione", estime-t-on, "à casser la dynamique et à bâillonner toute opposition au processus de Beauvau".
"On s'aperçoit que Nazione gène"
"On s'aperçoit aujourd'hui que Nazione gène, tranche Thierry Casolasco, président de l'Associu Sulidarità. Nazione dérange parce qu'elle dit des vérités. Et on a une réponse qui est politique, il ne faut pas se leurrer, avec des arrestations et une façon très particulière de rentrer chez les gens. On a l'impression que peut-être, ils veulent donner un ton."
Des opérations qui ont des conséquences directes pour les deux militants comme pour leurs familles, déplorent Sulidarità et Patriotti : si Nicolas Pinzuti n'est pas incarcéré, il reste interdit, pour l'heure, de revenir en Corse, et se trouve ainsi contraint de rester à Marseille, sans ses proches et sans pouvoir exercer son emploi.
"Nous ne pouvons pas accepter que l'on déporte et que l'on incarcère nos militants, souffle Jean-Philippe Antoloni, porte-parole de Patriotti. Ce sont des militants sincères, des travailleurs, des chefs de famille. Nous leur apportons tout notre soutien."
Appel à la manifestation
Dans ce cadre, les deux organisations appellent à descendre dans la rue. La date choisie est symbolique : le 2 mars, anniversaire de l'agression mortelle d'Yvan Colonna. Une manifestation qui se tiendra également dans un contexte de tension politique autour du processus de Beauvau.
Le lieu n'a pas encore été annoncé. Mais Sulidarità et Patriotti appellent d'ores et déjà l'ensemble des forces politiques, nationalistes et au-delà, et toute la population insulaire à les rejoindre en nombre.