Saisi par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le parquet de Bastia a confirmé vendredi avoir ouvert une enquête préliminaire pour "minoration de déclaration de patrimoine" à l'encontre du sénateur et ancien président du Conseil général de Haute-Corse, Joseph Castelli.
La Haute Autorité, qui a examiné les déclarations de patrimoine sous l'effet des lois sur la transparence consécutives à l'affaire Cahuzac, a jugé nécessaire de saisir le procureur de la République à Bastia de ces faits, susceptibles de constituer des infractions pénales.
La HATVP estime, "au regard des différents éléments dont elle a connaissance, qu'il existe en l'état un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations", selon un communiqué.
Son patrimoine aurait été sous-estimé de plusieurs centaines de milliers d'euros, a précisé une source proche du dossier.
Ouverture d'une enquête
Le procureur de la République à Bastia, Nicolas Bessone a confirmé avoir ouvert une enquête préliminaire, menée par la police judiciaire de Bastia, pour "minoration de déclaration de patrimoine".Joseph Castelli, 68 ans, a été élu à la Haute Assemblée en septembre 2014. Il a présidé le conseil général de son département de 2010 à 2014.
En septembre 2015, le bureau du Sénat a levé à sa demande l'immunité parlementaire du sénateur de Haute-Corse, inscrit au groupe RDSE (à majorité PRG), visé par une enquête judiciaire.
La justice soupçonne ce proche de Paul Giacobbi, ancien président du Conseil général de Haute-Corse avant lui, d’avoir détourné des fonds publics dans le cadre d'une enquête sur la construction d'une luxueuse villa à Folelli, estimée à un million d'euros.
Joseph Castelli a été mis en examen fin janvier à Bastia pour blanchiment de fraude fiscale, recel d'abus de biens sociaux et corruption passive.
Soupçonné par la justice d'avoir détourné des fonds publics alors qu'il présidait le Conseil général de Haute-Corse, Joseph Castelli, qui nie les faits, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire contre le paiement d'une caution de 200.000 euros.