La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, malgré la promulgation de la loi le 15 avril dernier. Une journée de manifestations est prévue le 1er mai. En Corse, elle se fera sans le STC : l'organisation a annoncé se retirer temporairement de l'intersyndicale.
Le STC ne fait, pour l’heure, plus partie de l’intersyndicale insulaire.
En réunion avec les autres organisations de travailleurs hier, le lundi 24 avril dans après-midi, les membres du syndicat nationaliste ont annoncé se mettre de côté temporairement.
Si le terme "retrait" n’a pas été utilisé, l’union syndicale en Corse n’est désormais plus une réalité, au moins pour les prochaines semaines.
Un contexte de tensions
Cette décision intervient sur fond de fortes tensions entre le STC et la CGT, à la centrale de Lucciana : lundi dernier, Xavier Nesa, le secrétaire général de la CGT Energie avait été violemment agressé, à proximité du site de la centrale. Une agression qui aurait pour origine un désaccord entre les deux syndicats sur la stratégie de lutte contre la réforme des retraites.
La décision du STC est-elle liée à ces récentes tensions ?
La déléguée syndicale de Corse du Sud, Maïdée Marcellini-Nicolai dément : "Nous nous mettons de côté par rapport à cette intersyndicale, qui a très bien fonctionné jusqu'à présent. Mais ça commence à être lourd et difficile pour nos adhérents, de faire grève chaque semaine. On se met de côté, mais on ne se retire pas de l'intersyndicale".
La représentante syndicale évoque également des raisons historiques, propres au syndicat : "Pour nous, le 1er mai, c'est la création du STC, et nous n'avons jamais manifesté aux côtés des autres syndicats, et comme d'habitude, on ne le fera pas cette année"
Le STC privilégie une autre stratégie
Pour justifier ce choix, le STC déclare privilégier deux initiatives qui ont pour but d’abroger partiellement ou totalement la réforme des retraites : le Référendum d’initiative Populaire d'une part, ainsi que le projet de loi qui sera déposé par le groupe LIOT ou siègent les députés nationalistes, à l’Assemblée Nationale d'autre part.
Si le STC ne défilera pas ce 1er Mai aux côtés des autres syndicats, cette décision ne remettrait pas en cause la force du mouvement selon les autres syndicats insulaires, comme l'assure Marie-Josée Salvatori, la représentante de l'Union Régionale de la CFDT : "Sur le mot d'ordre, nous sommes tout à fait d'accord, même si le STC ne participe pas à la manifestation à nos côtés".
Au niveau national les syndicats ont annoncé vouloir faire de cette journée du 1er mai un véritable raz de marée populaire