Trafic de cocaïne en Corse : les plaidoiries ont débuté

Au lendemain des réquisitions, les voix de la défense au procès des 31 personnes accusées de trafic de drogue. Des peines de 5 à 15 ans de prisons ont été requises contre ceux qui sont considérés comme les organisateurs du trafic. Notamment Jean Louis Binvignat, présenté comme le chef du réseau.
 

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Ironique et théâtral, l’avocat de Jean-Louis Binvignat a tenté de démontrer que son client n’a pas le profil du grand trafiquant. « Ça ne colle pas », a-t-il estimé mardi, lors de sa plaidoirie.

Le ministère public a requis 15 ans de réclusion à l’encontre de son client, présenté comme le cerveau du réseau.
 

"Ca ne colle pas"

Pour son conseil, Binvignat n’est qu’un amateur. Dans le monde des trafiquants, plaide-t-il, les chefs prennent des précautions pour qu’on ne les identifie pas. Jean-Louis Binvignat a utilisé des téléphones occultes sur de longues périodes pour appeler plusieurs contacts, quand les trafiquants de plus grande envergure se servent de ces méthodes sur des périodes très courtes, pour un seul contact.

Autre argument : le casier judiciaire de son client : cinq condamnations dont une seule pour détention de stupéfiants. Là encore, pour l’avocat ça ne colle pas au profil. Il demande donc au tribunal de prononcer une peine plus légère.

Pour l’accusation il y a le sommet de la pyramide et les petites mains, comme Marcel Flori, que l’accusation présente comme un revendeur. Pour son conseil il n’est qu’un consommateur et la fonction la plus dure à assumer reste celle du regard de ses proches.

« Il n‘a pas reçu l’éducation qui pourrait expliquer qu’il se trouve sur le rang des prévenus, précise Me Céline Pianelli, avocate de Marcel Flori, au micro de France 3 Corse ViaStella. La famille c’est dur à affronter lorsqu’on n’a vraiment pas le profil, lorsqu’on a toujours eu un parcours irréprochable. »

La honte d’être reconnu est une constante dans cette affaire. Depuis le début du procès ils sont nombreux à éviter nos caméras, les plaidoiries continuent ce mercredi.

31 prévenus, comparaissent depuis le début du mois, soupçonnés d’être impliqués dans un trafic de stupéfiants. L'affaire remonte à février 2017. 15 kilos de cocaïne et trois kilos de résine de cannabis sont saisis dans une voiture. 

Distinguant importateurs et revendeurs, le ministère public a requis de 5 à 15 ans de prison contre les principaux responsables présumés de ce trafic.

La drogue en provenance d'Espagne et des Pays Bas étaient écoulés dans le cortenais, la région bastiaise, la Balagne et l'Extrême sud.



Défense des "mules"

Mercredi, la défense des accusés considérés comme les « mules » du trafic a plaidé. Trois personnes sont soupçonnées d’avoir transporté de la drogue.

Parmi elles, José Maseda, interpellé sur le fait en février 2017 avec le véhicule qu'il ramenait des Pays-Bas, chargé des 15 kg de cocaïne.

À la barre, son avocate, Me Sara Lorre, plaide la relaxe : son client n'a fait qu'un seul voyage, sans savoir qu'il transportait des stupéfiants, assure-t-elle.

Elle décrit un homme naïf, manipulé par Jean Louis Binvignat et novice en matière de justice.

« Il a ensuite été manipulé à mon sens par les enquêteurs qui ont exercé certaines pressions en lui laissant entendre que peut-être en disant la vérité… leur vérité aux enquêteurs… il serait laissé libre », déclare-t-elle.

José Maseda n'était pas la mule « habituelle » du réseau mais le remplaçant d'un autre prévenu, Vincent Navarra. En garde à vue, il a reconnu avoir participé à quatre voyages aux Pays-Bas. La procureure a requis 6 ans d'emprisonnement à son encontre. Une peine démesurée, selon sa défense : « Ce qu'il a expliqué, il a insisté là-dessus c'est qu'il n'a jamais su quelle était la quantité des stupéfiants qu'il transportait si tant est qu'il en ait transporté parce que il n'a jamais en tout cas constaté ni manipulé de stupéfiants », assure Maître Nathalie Airola, son avocate.

Dernière « mule » présumée : Nicolas Madeddu comparaît pour un voyage en Espagne début 2016.

Lui, a toujours nié. Contrairement aux deux autres, il n'a jamais été repéré lors des surveillances policières. S'il est dans le box, c'est parce que Jean Louis Binvignat se trouvait en Espagne aux mêmes dates que lui et que, selon l'accusation, il avait un téléphone occulte. Sur 4 tomes de procédure, 24 pièces seulement le concernent, selon son avocate.
Elle aussi demande la relaxe.







 
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