Le nouveau préfet de Corse, Pascal Lelarge, a pris ses fonctions mercredi 19 août. À cette occasion, il était l’invité du Corsica Sera où il est revenu sur les sujets marquant de l’actualité insulaire.
Pascal Lelarge, nouveau préfet de Corse, arrive dans le contexte inédit de la crise du coronavirus. Si, pour le moment, le risque de seconde vague est écarté dans l’île, le nombre de contaminations augmente.
Le 19 août, 16 nouveaux cas ont été enregistrés, dont sept non-résidents. Depuis le 1er juillet, 155 nouvelles infections ont été constatées dans l’île. « Pour l’instant, la Corse se situe dans la bonne moyenne nationale. La situation doit être suivie de près. Il faut notamment suivre son évolution, mais il n’y a pas lieu d’être parano. Je viens d’arriver, ce que je constate, c’est que la population joue le jeu », a indiqué Pascal Lelarge sur le plateau du Corsica Sera mardi.
« La prise de conscience n’est pas évidente »
La hausse du nombre de jeunes contaminés inquiète particulièrement les autorités sanitaires. Pour rappel, la semaine du 10 au 16 août, 67 % des 43 cas confirmés avaient moins de 30 ans.
Des infections qui pourraient intervenir lors de soirées où les règles sanitaires ne sont pas respectées. « Des établissements ont été fermés dans les deux départements, mais on ne va pas mettre un gendarme derrière chaque établissement. Fondamentalement, je pense que c’est une affaire de responsabilité de l’exploitant. Quant aux jeunes, le virus circule et a aujourd’hui une forme asymptomatique. C’est une question de santé publique, plus le virus circulera plus le risque de contaminer des gens fragiles sera important et plus le risque d’avoir in fine des hospitalisations sera important. Cette prise de conscience n’est pas évidente, mais il faut la faire », soutient le nouveau préfet de Corse.
Cinq homicides depuis le début de l’année
L’arrivée de Pascal Lelarge se fait dans un contexte de recrudescence du nombre d’assassinats. Cinq homicides ont été perpétrés depuis le début de l’année dans l’île.
Interrogé sur cette problématique, le nouveau préfet de Corse reste prudent. « Ce sont des matières au premier plan judiciaires dans lequel je me garderai de m’immiscer à brûle-pourpoint. Mais ces situations révèlent, de manière sous-jacente, des pratiques, une ambiance, des choses qui ne sont pas satisfaisantes et qui peuvent être, ici ou là, endémiques », estime-t-il. Pour le moment, pas question de parler d’empreinte mafieuse « faute d’avoir une connaissance suffisante de cette matière. »
Quant à la politique que suivra le nouveau préfet de Corse, il l’affirme : « Je vais m’inscrire dans la continuité de Franck Robine. L’efficacité est dans le partage, dans un dialogue constructif, mais surtout dans l’efficacité sur le terrain pratico-pratique. » Franck Robine, prédécesseur de Pascal Lelarge, a fait un mandat éclair de 6 mois en Corse durant lesquels il a laissé une impression positive auprès de ses interlocuteurs de la majorité territoriale.