Le ministère de l'Intérieur l'a annoncé dans un communiqué, ce lundi 14 mars. Gérald Darmanin se rendra en Corse les mercredi 16 et jeudi 17 mars pour notamment "ouvrir un cycle de discussions". Une visite qui intervient dans un contexte de violences dans l'île depuis la très violente agression d'Yvan Colonna à la maison centrale d'Arles le 2 mars dernier.
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, se rendra en Corse les mercredi 16 et jeudi 17 mars, "à la demande du président de la République et du Premier ministre", a annoncé son ministère dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur sera ainsi "chargé d'ouvrir un cycle sans précédent de discussions dès ce mercredi avec l'ensemble des élus et des forces vives de l'Île visant à trouver les conditions d'une telle évolution de la Corse dans la République, ainsi que le prévoit la Constitution." "Le Gouvernement a entendu les demandes des élus de Corse sur l'avenir institutionnel, économique, social ou culturel de l'île, notamment celles du Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni", continue le communiqué.
"Condamne avec la plus grande fermeté les violences"
Dans le même temps, Gérald Darmanin "condamne avec la plus grande fermeté les violences commises en Corse." Il apporte "son plein soutien aux policiers et gendarmes blessés, ainsi qu'aux services de l'État visés. "Il ira également à la rencontre des forces de l'ordre qui sont mobilisées depuis 10 jours pour maintenir l'ordre public."
Pour la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, cela "semble être un bon début mais nous attendons des signes forts avant d'y croire." Selon l'élue nationaliste, qui a réagi auprès de l'AFP : "L'État doit répondre aux demandes répétées du peuple corse concernant le rapprochement immédiat des prisonniers politiques, réclamé depuis le 22 octobre par l'ensemble de la classe politique corse." Marie-Antoinette Maupertuis soutient que "c'est la mauvaise gestion du dossier corse par le gouvernement qui a créé la situation extrêmement tendue dans laquelle nous nous trouvons." Elle attend de la visite de Gérald Darmanin de "déboucher sur des évolutions statutaires elles aussi sans précédent et notamment une autonomie de plein droit et de plein exercice."
Cette annonce intervient au lendemain d'une grande manifestation de soutien à Yvan Colonna organisée à Bastia. Une manifestation qui a été marquée par de violents affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants qui ont fait 38 blessés (24 policiers et gendarmes, 13 manifestants, un passant). Depuis la violente agression du militant nationaliste au sein de la maison centrale d'Arles, le 2 mars dernier, les mobilisations de ce type, souvent organisées par des jeunes, dégénèrent souvent.