Ce 23 septembre marque la journée européenne de l'agriculture biologique. Avec 36.000 hectares certifiés, la Corse est la deuxième région française en terme de surface bio. Néanmoins, ce mode de culture semble ne plus attirer les agriculteurs insulaires.
Courges, potirons, potimarrons, de nombreux légumes bio sont cultivés en Corse et vendus en circuits courts. Pourtant, depuis la crise sanitaire du Covid, suivi de la guerre en Ukraine, et de la flambée des prix, les consommateurs boudaient la quinzaine de magasins bio de l'île.
Néanmoins, depuis quelques mois, la tendance semblerait s’infléchir selon certains commerçants. “Il y a un engouement sur les fruits et légumes depuis un certain temps et surtout en bio. Les gens recherchent un peu de tout et puis on essaye d’être attractif au niveau du prix.”, explique Thierry Mignot, responsable d’un magasin bio.
Pour les producteurs insulaires en revanche, les conversions au bio marquent un coup d'arrêt. Certains reviennent même à l'agriculture conventionnelle. “Depuis 15 ans, la filière bio connaissait une croissance exponentielle avec environ 20 % supplémentaires tous les ans. Et là, depuis trois ans, avec les crises successives que l’on connaît, on observe une baisse des conversions en agriculture biologique et depuis 2023, pour la première année, une stagnation de la courbe de l’évolution de la filière bio”, détaille Emilie Claudet, directrice d’Inter Bio Corse.
Un quart des surfaces agricoles utiles
Il n’empêche que la Corse reste la deuxième région au niveau national concernant ces surfaces agricoles Bio. Elle compte près de 600 agriculteurs et plus de 36.000 hectares certifiés. Soit environ un quart des surfaces agricoles utiles.
Concrètement, toutes les cultures sont représentées dans l’île, mais de façon inégale. Le bio, c'est 88 % des plantes aromatiques, 33 % de la viticulture, 27 % des agrumes, 19 % du maraîchage, et enfin 18 % de l’élevage bovin.
Selon l'inter bio de Corse, les produits certifiés seraient seulement 3 % plus chers que ceux de l'agriculture conventionnelle, en se servant directement chez le producteur.
Le reportage de Caroline Ferrer et Marion Fiamma :