Le premier tour de mars 2020 ayant été annulé, on revote ce week-end dans le Niolu, à Calacuccia. Les deux listes en présence, qui se livrent à une bataille judiciaire depuis un an, on fait radier 18 personnes des listes. 75 recours avaient été introduits.
Alors qu'en Corse, tous les regards se tournent vers les territoriales, à Calacuccia, en revanche, on se prépare à voter aux municipales. Ou plutôt à revoter, puisque le scrutin du 15 mars 2020 avait été annulé par le tribunal administratif de Bastia. Une décision confirmée par le Conseil d'Etat le 26 février dernier.
Les électrices et les électeurs de la commune du Niolu vont donc retourner aux urnes ce dimanche 2 mai. La plupart d'entre eux en tout cas.
De 558 à 544 électeurs
La chambre du contentieux électoral du tribunal judiciaire de Bastia a rendu en effet sa décision concernant les recours en radiation qui ont été déposés par deux tiers-électeurs au cours des dernières semaines. Dernière étape en date d'un contentieux long de plus d'un an.
Un proche de la liste d'opposition, Calacuccia 2020, avait 50 recours en radiation. Résultat, 15 électeurs ont été radiés des listes. Calacuccia per tutti, la liste du maire sortant, Jean-Baptiste Castellani, a répondu avec 25 recours introduits par un proche. 3 radiations ont été prononcées.
En revanche, quatre personnes, dont l'inscription avait été refusée l'année dernière, pourront désormais voter. Enfin, trois recours en radiation, qui avaient été déposés par le préfet de Haute-Corse, ont été rejetés.
18 personnes rayées, 4 personnes inscrites, la commune comptera donc, pour le scrutin de dimanche prochain, 544 électeurs.
Pourquoi on revote
Les forces en présence sont sensiblement les mêmes qu'en mars 2020. D'un côté, Jean-Baptiste Castellani, le maire sortant, qui avait été réélu au premier tour avec 51 % des voix. Face à lui, Mathieu Acquaviva, qui avait remporté deux sièges sur les onze sièges qui composent le Conseil municipal. Le taux de participation avait été de 92,11 %.
Un résultat qui avait été invalidé en raison des accusations de Sylvestre Paccioni, un élu de la liste d'opposition, Calacuccia 2020. Ce dernier avait affirmé que 40 à 45 % des électeurs ne seraient pas passés par l'isoloir.
Le tribunal administratif avait jugé qu'un tel comportement avait pu fausser le scrutin, en raison "du nombre d'électeurs concernés et de l'écart d'une voix entre le dernier candidat élu et le premier non-élu".
Le 8 mars dernier, après l'invalidation confirmée par le Conseil d'Etat, François Ravier, le préfet de Haute-Corse, avait nommée une délégation spéciale pour gérer les affaires de Calacuccia.
Ce dimanche, le premier tour devrait enfin permettre aux administrés d'en savoir plus sur le nom de la personne qui sera à la tête de la commune au cours des 5 prochaines années.