Difficultés pour le traitement des déchets, incendies et pollution ont jalonné cette année marquée surtout par la sécheresse et ses conséquences. Des changements de comportements et des mesures pour faire face au réchauffement climatique s'imposent.
En 2017, la sécheresse a eu des conséquences sur la production agricole, la végétation et la réserve en eau. Canicule, absence de précipitations, cette année a été l’année de tous les records. Dans certaines régions, sept à huit se sont écoulés sans qu’une goutte d’eau ne tombe. Au cœur de l’été, l’ensemble de la Corse est dans le rouge, l’extrême sud et la Balagne sont les zones les plus touchées.
Les stockages accusent des déficits. Les scientifiques tirent alors la sonnette d’alarme. « La situation de cette année, nous la vivrons l’année prochaine. J’aimerai me tromper mais malheureusement je pense que je ne me trompe pas », indiquait alors …
Stocker plus d’eau et en consommer moins, la collectivité territoriale décide en juillet d’élaborer un plan d’eau pour les 30 prochaines années. En attendant, les besoins n’ont jamais été aussi importants. En pleine saison estivale, l’office hydraulique a même pointé une surconsommation supérieure de 15 à 20 points par rapport aux années précédentes.
Des mesures de limitation et d’interdiction ont été prises par l’État et les agriculteurs sont lourdement impactés. Les productions de fourrage, de vins ou encore d’olives et de châtaignes chutent. Un collectif d’éleveurs se constitue pour réclamer des aides.
162 000 tonnes
L’année 2017 a également été marquée par la colère des riverains de la zone industrielle de Biguglia durant l’été. Le principal incendie de l’été a endommagé la plus importante plateforme de trie et de recyclage de l’île. Le site ne fonctionnera pas pendant trois semaines. Une fermeture qui a aggravé la problématique de la gestion des déchets recyclables et des encombrants.
Comme si la situation n’était pas assez compliquée, en septembre, c’est au tour du centre de traitement d’Aghione, en Plaine orientale, d’être ravagé par un incendie. La Corse en cette année 2017 a encore produit 162 000 tonnes d’ordures ménagères.
Face à l’insuffisance du tri, au manque de centres de traitement, la réouverture de Tallone en Plaine orientale est envisagée. En Août, les habitants se mobilisent contre le projet. Une nouvelle crise des déchets se profile pour 2018.
Villas Ferracci
En pleine campagne des territoriales, les associations de défense de l’environnement prennent la parole. Elles lancent un message d’alerte contre les velléités politiques de réviser le Padduc et la loi Littoral.
Durant l’année 2017, les associations ont continué leurs procès contre les PLU non-respectueux des lois d’urbanisme et les constructions illégales. L’affaire des villas Ferracci a particulièrement retenu l’attention. Les deux résidences n’ont pas respecté le permis initial et ont été érigées en plein espace remarquable. La justice a condamné le propriétaire, Pierre Ferracci à une amende d’un million d’euros. Les associations réclamaient la démolition des constructions.
Autre atteinte à l’environnement : la cour d’appel de Bastia a condamné en novembre la société Agrégat Béton Corse à 100 000 euros d’amende pour avoir extrait illégalement du sable de la rivière du Tavignano. L’association U Levante s’était portée partie civile. Elle a pointé la récidive. L’entreprise doit à présent remettre le site en état.
Visiblement, les militants des associations gênent. Début août, un dossier anonyme est envoyé aux médias. Il parle d’instrumentalisation de la cause écologiste à des fins patrimoniales et privées. Les associations ont déposé plainte et crient à la diffamation.