Incarcéré à Arles depuis plusieurs années, Yvan Colonna a été placé au mitard après avoir refusé de changer de cellule à la demande de l’administration pénitentiaire.
Depuis le mardi 2 février, Yvan Colonna est en grève de la faim et de la soif à la prison d'Arles.
Définitivement condamné en 2011 pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, le détenu a entamé cette action après avoir été placé au mitard à la suite de son refus de changer de cellule à la demande de l'administration pénitentiaire.
Une cellule qu'il occupait depuis plusieurs années.
Un second détenu corse incarcéré également à Arles, Sébastien Mattei, a lui aussi entamé une grève de la faim et de la soif pour les mêmes raisons qu'Yvan Colonna.
Dans un courrier transmis à notre rédaction, Vannina Tomasi, la compagne de ce dernier, dénonce "les conditions déplorables d'incarcération" à la maison centrale d'Arles.
"Depuis la crise sanitaire, l’administration pénitentiaire d’Arles multiplie les restrictions aux détenus en invoquant la crise sanitaire, explique-t-elle. Parloir d'une heure derrière une vitre, suppression des unités de vie familiale (parloirs longues durées dans des locaux aménagés, n.d.l.r.), toutes les activités sont supprimées... "
Selon elle, la décision de changer les prisonniers de cellules serait liée à la situation sanitaire.
Pas le premier bras de fer avec l'administration pénitentiaire
Ce n'est toutefois pas la première fois qu'Yvan Colonna entame un bras de fer avec l'administration pénitentiaire.
En 2012, il avait été transféré de la centrale d'Arles à la prison de Réau en région parisienne car l'administration le soupçonnait d'avoir eu un projet d'évasion sans qu'aucun élément probant n'ait été fourni pour étayer cette hypothèse, selon sa défense.
À quelques jours de l'anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Erignac
Hasard du calendrier, ce nouveau bras de fer se déroule à quelques jours de l'anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998. Yvan Colonna a toujours nié avoir participé à cet assassinat, bien qu'il ait été condamné trois fois par la cour d'assises spécialement composée de Paris.
Il se déroule aussi alors que la situation carcérale de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, seuls autres membres du commando condamnés encore emprisonnés, est très largement dénoncée ces dernières semaines.
Ce samedi 2000 personnes ont défilé dans les rues de Corte pour demander le retrait de leur statut de DPS (Détenu Particulièrement Signalé) et leur rapprochement à la prison de Borgo.
Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, incarcérés depuis mai 1999, ont terminé leur période de sûreté et sont accessibles à une libération conditionnelle depuis 2017. Yvan Colonna, arrêté en 2003, lui, purge encore sa peine de sûreté automatique. Elle arrivera à son terme en juillet de cette année.