Nordahl Lelandais doit être jugé du 31 janvier au 18 février 2022 par la cour d’assises de l’Isère à Grenoble. L’ancien militaire devra répondre de la disparition et de la mort de la petite Jurassienne Maëlys en août 2017 lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin.
Fin décembre, la maman de Maëlys a posté une vidéo sur les réseaux sociaux accompagné de ce texte.
Que cette nouvelle année te rende justice mon poussin, ton combat c'est notre combat jusqu'au bout , force et honneur Maëlys, je t'aime de tout mon cœur.
Jennifer, maman de Maëlys
Sur la chanson de Slimane et Vitaa qui rend hommage à la fillette, on y voit la petite fille et le bonheur d'une famille. Près de 4 ans après la découverte des restes de la petite fille, son meurtrier présumé va enfin être jugé.
Dans une interview au Parisien (article réservé aux abonnés), Joachim de Araujo, le père de la petite Maëlys, séparé aujourd'hui de sa femme, a dit espérer «une condamnation à la hauteur de ce que Lelandais a pu faire à sa fille». Il espère que les regards seront braqués sur la petite victime et non sur Nordhal Lelandais “qui ne le mérite pas” dit-il. "Je n’attends rien de ce meurtrier, ce tueur d’enfant, ce pédophile. Je m’en remets à la justice. J’espère une condamnation à la hauteur de ce qu’il a pu faire à ma fille. J’aimerais qu’il ne ressorte jamais de prison. Pour qu’il ne puisse plus faire de mal à personne, qu’il ne nuise plus à la société. Car c’est quelqu’un de très dangereux, imprévisible et manipulateur" confie le père de Maëlys.
Une soirée de mariage qui bascule dans l’horreur
Cette année 2022, quatre ans et demi après la disparition de la fillette, la justice va entendre et juger Nordahl Lelandais, 38 ans pour le “meurtre de Maëlys De Araujo, précédé de l'enlèvement et de la séquestration". La fillette avait 8 ans au moment de sa disparition. Cette nuit du 26 au 27 août, deux familles sont réunies pour une fête de mariage dans la salle des fêtes du village de Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Le jour de fête est stoppé net quand la petite Jurassienne disparaît en pleine nuit.
Rapidement suspecté, Nordahl Lelandais, un des amis du marié, est interpellé, questionné, relâché puis mis en examen pour enlèvement après la découverte de trace ADN dans sa voiture. Il nie tout. Confondu par une trace de sang sur le tapis de sol du coffre de sa voiture, il avouera six mois plus tard avoir tuée involontairement la fillette et conduit les enquêteurs jusqu'au lieu où seront retrouvés ses ossements.
Un procès hors norme se prépare
À Grenoble, le palais de justice se prépare pour un procès procès hors norme de Nordahl Lelandais.
Il sera jugé pour la mort de Maëlys, mais également pour des agressions sexuelles sur deux de ses petites cousines de cinq et six ans, au cours du même été 2017, et pour détention et enregistrement d'images pédopornographique.
En mai 2021, Nordahl Lelandais a déjà fréquenté le banc des accusés aux assises dans une autre affaire. Il a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer à Chambéry - qu'il a longtemps nié.
130 journalistes attendus au procès
La personnalité de l’ancien maître-chien, les actes qu’il a commis vont attirer près de 130 journalistes. Ce sera le principal défi pour la justice, gérer cette présence médiatique comme ce fut le cas en Haute-Saône en novembre 2020 pour le procès Daval. "Ce n'est pas une affaire particulièrement hors norme par les faits (...). Mais on savait pertinemment que cette affaire attirerait de nombreux médias de la France entière", explique Pascale Vernay, la première présidente de la cour d'appel de Grenoble. Comme à Vesoul pour l’affaire Daval, les journalistes seront répartis dans plusieurs salles. À Grenoble, les organisateurs ont obtenu des crédits supplémentaires pour ouvrir une deuxième salle de 60 places avec retransmission vidéo. Ils ont également renforcé la sécurité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du bâtim
La pandémie de covid-19 va-t-elle perturber le procès ?
Le procès est programmé sur trois semaines (du 31 janvier au 18 février), une durée rare pour ce genre d'affaire. "On ne sait jamais comment se déroule une audience. (...) Par sécurité, on a préféré tabler sur trois semaines, quitte à ce que ce soit terminé avant", ajoute Mme Vernay.
Avec la vague Omicron et les chiffres des contaminations qui s'emballe en France, le calendrier de la justice peut-il être bousculé par l’inconnue sanitaire: "notre crainte c'est de devoir reporter le procès", admet Mme Vernay. "Il faut évidemment que tous les acteurs importants du procès soient valides et en capacité de tenir leur rôle".
La magistrate assure que le cas échéant, le procès de Nordahl Lelandais pourrait être "rapidement" reprogrammé.