La mort hier à Besançon d'une femme de 50 ans poignardée par son mari soulève une nouvelle fois la douloureuse question des violences conjugales. Malgré un 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, il reste beaucoup à faire.
Hier, un nouveau drame de violences conjugales a eu dans le quartier Planoise à Besançon. Une femme de 50 ans a été poignardée de 19 coups de couteau par son mari. Ce dernier, après prévenu ses enfants par textos, s'est rendu à la police. Une information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte. L'homme, quinquagénaire, est décrit comme "un tyran domestique". Sa victime avait d'ailleurs porté plainte en août, plainte qui était en cours de traitement. Le meurtrier sera déféré devant un juge d'instruction demain à Besancon où il sera mis en examen.
Des chiffres édifiants
Au delà de ce drame qui touche la Franche-Comté, les chiffres publiés à l'occasion de la signature du quatrième plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes pour les années 2014 - 2016 montrent l'ampleur du phénomène. "En moyenne, chaque année, 201 000 femmes se déclarent victimes de violences conjugales (qu’elles soient physiques ou sexuelles), ce qui correspond à 1,2 % des femmes de 18 à 59 ans vivant en ménage ordinaire en France métropolitaine. Cependant, seules 16 % des femmes qui se déclarent victimes de violences au sein du couple ont déposé plainte.
Ces violences peuvent aller jusqu’au décès : en 2013, 121 femmes sont décédées à la suite de violences conjugales, contre 25 hommes (65 % d’entre eux étaient auteurs de violences conjugales)".
Une femme meurt tous les deux jours et demi à la suite de violences conjugales.
Une convention départementale
Dans le Doubs, et conformément au plan interministériel qui prévoit une déclinaison locale des actions de lutte et de prévention, une convention a été signée entre l'Etat, les services de police et de gendarmerie et les intervenants sociaux et associations d'aide aux victimes. L'objectif est faciliter le dépôt de plainte et d'en favoriser le suivi pénal.A noter qu'un site internet et un numéro d'appel anonyme et gratuit sont à la disposition des victimes.