Son décès a été annoncé le 11 février par l'Etat Islamique. Le jeune homme de 19 ans se faisant appeler "Abou-Tahla al-Faransi" aurait mené un attentat suicide contre une caserne de miliciens chiites. De son vrai nom Pierre Choulet, rien ne le prédisposait à une telle mort.
Joints par téléphone, ses parents ; Gérard et Marie-Agnès Choulet sont dans l'incompréhension face à la mort de leur fils. Son père raconte avec désarroi la dérive de leur fils.
Les choses ont commencé à changer à partir de la 1ère. Élève au lycée Édouard Belin de Vesoul, ses notes ont baissés. Dans un même temps il fréquentait la mosquée de Vesoul, se faisait pousser la barbe, avait fait sa conversion à l'islam et ses parents pensent qu'il aurait été approché par des personnes extérieures à la mosquée. Selon les paroles de son père "il aurait fait la mauvaise rencontre au mauvais moment".
À leur grand regret, les parents disent n'avoir pas su déceler le basculement de leur fils.
En Septembre 2013, il entre en Faculté des sciences du sport et de l'éducation physique (STAPS). Très proche de sa mère, il avait l'habitude de l'appeler chaque jour. Pourtant en Octobre 2013, elle reste sans nouvelle de lui 3 jours. Elle décide alors de se rendre au Crous. Elle demande à faire ouvrir sa chambre dans son logement étudiant. Elle y trouve sur le lit un mot lui apprenant son départ pour la Syrie. " Pour aider les Syriens et les Syriennes" écrit-il. Il dit aussi à ses parents de ne pas s'inquiéter.
À partir de ce moment là, les nouvelles se résument à un mail par mois environ. Un mail court sans photo.
Mercredi 11 février c'est la mère de Pierre qui a appris la nouvelle sur le net. Elle a lu un papier sur la mort d'un jihadiste français près de la base militaire de Speicher dans la province Salahudin. Le kamikaze aurait mené une opération suicide avec un camion plein d'explosifs contre une caserne de miliciens chiites. Sur la photo accompagnant l'article, elle a reconnu son fils.
Marie-Agnès et Gérard Choulet ont répondu par téléphone à nos questions mais ils ne souhaitaient pas nous rencontrer. "Mon petit Pierre était discret." explique son père, "il n'aurait pas aimé que j'apparaisse à la télévisison". Il rajoute que les photos envoyées sont les seuls souvenirs qu'ils veulent garder de leur fils.