Histoires 14-18 : Colette et La Paix chez les Bêtes

En 1916, année des batailles de la Somme et Verdun, Colette, l’écrivain, publie « la paix chez les bêtes ». Une ode à la faune domestique et sauvage mais aussi à la nature débarrassée de toute violence, où l’homme serait enfin libéré du fer et de la mitraille.

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La bête innocente a le droit, — elle seule, — d'ignorer la guerre. »

Poum le chat diabolique, la chienne bull, les couleuvres captives, les papillons citron… sont les héros de ces saynètes. Colette les a rencontrés en partie avant-guerre au domaine des Monts-Boucons, la maison sur les hauteurs de Besançon que lui a offert son mari, l’auteur boulevardier Henry Gauthier-Villard. Elle dit «j’ai rassemblé des bêtes dans ce livre comme dans un enclos où je veux qu’il n’y ait pas la guerre. (…) 

Mais le sort du militaire n’est pas exclu du récit

Mais le sort du militaire n’est pas exclu de ce récit. Ainsi dans « Conte pour les petits enfants des poilus », Colette imagine un soldat transis de froid dans sa tranchée que viennent visiter des animaux. Ours blanc, chèvre, poulain, loutre…tour à tour, ils lui proposent leur fourrure. L’homme choisit la parure d’une chatte blanche pour découvrir à son réveil que c’est la neige qui l’a recouvert. « Je dédie ce livre, écrit-elle, à n’importe quel soldat inconnu que le printemps pourra revoir, sanguinaire, doux et rêveur comme le Premier Homme de la planète (…)»

La paix chez les bêtes ne sera pas le seul ouvrage de Colette pendant la guerre. Elle rejoint en effet clandestinement à plusieurs reprises à Verdun, Henry de Jouvenel qu’elle a épousé en secondes noces. Elle en tirera des articles pour les journaux et un recueil « les heures longues ». Chronique de la vie à l’arrière mélangeant les hôpitaux militaires, les dames nobles appauvries s’adonnant à la couture, les aléas du marché noir…Ce n’est pas un récit engagé, ni antimilariste.

Colette gardera pendant la guerre, comme durant toute sa vie, une distance, une désinvolture, et une crudité, consciente depuis sa prime jeunesse de la vacuité de la vie humaine.


Source archives : - Gallica BNF - Centre d’Etudes Colette - Pathé Gaumont ©France 3
Remerciements : ville de Besançon, Lionel Estavoyer.
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