Qu'ils soient lieutenants de François Fillon ou de Jean-François Copé, les figures locales de l'UMP sont des acteurs du mélodrame qui se joue pour la tête du parti.
C'est une série dont les épisodes s'enchaînent à mesures que les jours passent. Le duel Fillon-Copé pour la présidence de l'UMP divise la droite toute entière depuis bientôt une semaine. Alors que le nom du véritable vainqueur n'est toujours pas connu, Alain Juppé semble prêt à assumer le rôle d'arbitre.
La neutralité du maire de Bordeaux détonne, dans un contexte où les soutiens des deux candidats s'affrontent par médias interposés. Un festival de déclarations cinglantes qui fusent d'un camp à l'autre et qui font craindre à certains l'implosion de la famille UMP.
En Lorraine, plusieurs personnalités de droite ont pris parti. Depuis le soir de l'élection, ils sont montés au front pour défendre leur candidat et revendiquer la victoire.
Nadine Morano
La conseillère régionale de Lorraine était ministre du gouvernement Fillon, mais elle défend... Jean-François Copé. Dévouée corps et âme à Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle, elle s'est beaucoup investie aux côtés de Copé, n'hésitant pas à donner de sa personne sur les divers plateaux où elle était invitée.Le lendemain du vote des militants, elle annonçait fièrement qu'il s'était passé "sans aucun problème" et "dans la bonne humeur" dans son fief de Toul, avant de clamer la victoire de son candidat. Une certitude à ses yeux, qui lui fait regretter les recours de François Fillon : "Je pense aux militants ce matin et à l’image déplorable qu’est en train de donner [son] équipe."
Envoyée en première ligne, Nadine Morano a provoqué les railleries d'une partie des observateurs. C'est le cas de Rue89 qui juge l'ancienne ministre "pas très classe" dans un article du 19 novembre.
Valérie Rosso-Debord
Ton similaire chez Valérie Rosso-Debord, autre députée de Meurthe-et-Moselle. Elle défend également Jean-François et le fait savoir. Alors que régnait encore le flou autour des résultats, elle appellait François Fillon et ses proches à "être bons joueurs". Ces "donneurs de leçons" comme elle les a qualifiés dans 20 Minutes "mènent une guerre psychologique et d’intoxication".Un peu plus tard sur BFMTV, elle dénonce un "putsh médiatique" du clan Fillon dans le but d'intimider son adversaire.
Gérard Longuet
Peut-être moins vindicatif que ses camarades députées, le sénateur pro-Fillon de la Meuse, Gérard Longuet, a tout de même exprimé son agacement. Selon lui, Jean-François Copé a "surfé sur les exaspérations" durant la campagne, et François Fillon a été pénalisé par son statut de vainqueur annoncé. Lot de consolation cependant : "dans ma chère Lorraine, il est largement en tête" a-t-il déclaré.Sa dernière proposition en date : la création d'un bureau politique composé de militants des deux camps à parts égales.
Anne Grommerch
Une autre figure locale de l'UMP appelle à une gestion bilatérale du parti : il s'agit d'Anne Grommerch, députée de Moselle. Porte-parole de François Fillon durant la campagne, elle était l'invitée de France Bleu Lorraine vendredi matin. L'occasion pour elle d'insister sur sa volonté de préserver l'unité du parti. "Je regrette vraiment la facon dont les choses se sont dégradées, à nous de tout mettre en oeuvre pour oublier tout ça". Et d'ajouter : "C'est une mauvaise image donnée de notre parti, je suis heureuse de voir Alain Juppé intervenir". Elle a salué les qualités de médiateur de l'ancien Premier ministre et souhaite désormais que les divers appels au calme et au dialogue portent leurs fruits.