Le groupe n'a pas l'intention de revenir sur les quelque 200 suppressions d'emplois annoncées pour ses deux sites en France, ont affirmé des représentants des salariés à l'issue d'un CCE à Sélestat.
Plus d'une centaine de salariés du site de Sélestat ont participé en fin de matinée, sous la pluie, à un rassemblement devant leur usine pour protester contre la suppression de 127 emplois sur 227 sur ce site du groupe spécialisé dans les tissus techniques. Sur le site Albany-Cofpa de Saint-Junien (Haute-Vienne), où 75 emplois sur 130 doivent être supprimés, des salariés ont participé de leur côté à un débrayage.
"Il n'y a aucune avancée, aucune remise en cause du plan sur l'emploi", a regretté Christophe Sardin, un délégué syndical du site de Saint-Junien, venu à Sélestat pour assister au CCE. Il a ajouté que la direction avait programmé au 6 décembre le démarrage des négociations sur le plan social. "C'est une stratégie industrielle incompréhensible qui consiste à diminuer la production de sites qui sont toujours rentables", a ajouté Michaël Martin, délégué syndical CGT du site de Sélestat.
Le ministère du Redressement productif a annoncé qu'il réunirait le 18 décembre à Paris la direction et les salariés du groupe américain, ainsi que des élus locaux, lors d'une table ronde à Bercy. "On aurait souhaité que cette table ronde ait lieu plus tôt, on attend quelque chose de tangible de cette réunion", a dit M. Martin.
Le groupe Albany, dont l'emploi en France avait mobilisé les politiques lors de la dernière campagne présidentielle, a dévoilé la semaine dernière lors d'un comité central d'entreprise en Suisse son plan de restructuration prévoyant quelque 200 suppressions d'emplois en France.
Réunion le 18 décembre autour de Montebourg
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, réunira le 18 décembre à Paris la direction et les salariés du groupe américain Albany, qui a annoncé la semaine dernière la suppression de 200 emplois sur ses deux sites en France, a indiqué lundi le ministère.
127 EMPLOIS MENACES A SELESTAT
M. Montebourg "réunira les salariés, la direction d'Albany International France ainsi que les élus locaux lors d'une table ronde qui se tiendra à Bercy le 18 décembre à 11H00", a indiqué son cabinet dans un communiqué. Le groupe, dont l'emploi en France avait mobilisé les politiques lors de la dernière campagne présidentielle, a dévoilé lors d'un comité central d'entreprise en Suisse un plan de restructuration prévoyant 200 suppressions de postes, soit les deux-tiers des effectifs des sites du Bas-Rhin (Sélestat) et de Haute-Vienne (Saint-Junien). Dans le détail, 127 emplois seront supprimés à l'usine de Sélestat (227 salariés) et 75 postes à Albany-Cofpa de Saint-Junien (130) d'ici à 2014.
En mars, le sort du site de Saint-Junien, promis à la fermeture, avait mobilisé les politiques en pleine campagne présidentielle et M. Montebourg, l'un des principaux soutiens du candidat François Hollande, s'était alors rendu sur place.
Albany, dont le siège est situé à Rochester (New Hampshire), emploie quelque 4.300 personnes sur ses sites répartis dans onze pays. Le groupe est leader dans le domaine des composites tissés, des textiles pour habillage de machines industrielles, et tissus techniques pour l'industrie du papier.