"Le photojournalisme a toujours été pour moi une façon de vivre, de satisfaire le démon du journalisme qui continue, encore aujourd’hui, de me prendre aux tripes". Patrick Chauvel.
Patrick Chauvel
« Je ne sais pas si mes photos servent à quelque chose, mais ne pas en faire ne sert à rien. ». Patrick Chauvel a le journalisme dans la peau. Il se définit comme « rapporteur de guerre ».Depuis la guerre du Vietnam, Patrick Chauvel a observé et photographié tous les théâtres d’opération, se donnant pour mission de montrer la guerre dans
l’espoir de la combattre. Il est également écrivain.
Selon les mots de James Nachtwey, "les photographes enregistrent l’histoire et participent à en changer le cours. Ils mettent un visage sur des faits qui
peuvent sembler lointains et abstraits, ils donnent une voix à ceux qui n’en ont pas. En témoignant des dommages causés par la guerre, ils nous aident à modifier notre comportement. Ils stimulent l’opinion publique pour qu’elle agisse sur les politiques".
Le travail du journaliste
À plus de 60 ans, Patrick Chauvel est l’un des rares reporters à avoir couvert les conflits majeurs de ces quarante dernières années.Comme lui, ses images ont fait le tour du monde : la Thaïlande, le Pakistan, Israël, la Palestine, l’Irak, le Kosovo, la Tchétchénie, l’Afghanistan, la Yougoslavie, le Panama, le Salvador, le Liban, la Colombie, l’Angola, mais encore le Cambodge ou l’Irlande du Nord…
L’oeil dans le viseur d’un appareil photo ou d’une caméra, le grand reporter de guerre a consacré sa vie à témoigner.
Il a reçu le prix World Press, et le prix du photojournalisme d’Angers pour son travail.
L'exposition
L'exposition, par la dureté des clichés, montre que la guerre fait partie de la vie, et que la vie fait partie de la mort.
Patrick Chauvel explique sa manière de photographier : « trouver la distance juste est difficile, photographier en restant juste. Une trop belle photo peut brouiller les pistes. Décadrer quand la photo risque d’être belle ».
Il en reste aux faits, rien qu’aux faits. « Je fais des photos en état de guerre et la photo arrête le temps. » Au‐delà des horreurs de la guerre, chaque combat est différent et chaque photo raconte une histoire. Tranche de vie, de souffrance ou de mort.Thèmes : les photos montrent différents aspects de la guerre :
- Fracas des batailles (scène de tirs)
- Au ras du sol (regard décalé sur la guerre)
- Brèves de guerre (moments d’attente)
- Champs de ruines (conséquences matérielles)
- À fleur de guerre (civils confrontés au danger)
- Portraits d’humanité (combattants anonymes)
- Sans témoin, pas de crimes (victimes sur le terrain)
- Vietnam 1969
- Irlande 1972
- Cambodge 1974
- Érythrée 1975
- Liban 1975, 1978 & 1984
- Iran 1979
- San Salvador 1980
- Afghanistan 1980 & 2010
- Suriname 1987
- Panama 1989
- Haïti 1991
- Somalie 1993
- Yougoslavie 1991
- Tchétchénie 1994
- Palestine, 2002
- Thaïlande 2010
- Libye 2011.
La dédicace
Patrick Chauvel dédie cette exposition à son oncle, Pierre Schoendoerffer, récemment disparu, qui lui « donna le feu sacré », par son exemple et son œuvre. En 1967, il sera parmi les premiers, avec Jean‐François Chauvel, son père, et Gilles Caron, à l’encourager à partir. À s’engager sur les « chemins de l’aventure ». Un homme qui lui a transmis le désir de raconter des histoires, une manière de montrer la guerre à « hauteur humaine », de chercher la réalité de l’homme dans le soldat. Comme lui, Patrick Chauvel témoigne pour tous ceux qu’il a rencontrés et ont perdu la vie.Exposition "Rapporteur de guerres", au Centre Mondial de la Paix, place Monseigneur Ginisty, à Verdun, jusqu'au 26 mai 2013.
Tel : 03 29 86 55 00 - www.cmpaix.eu