Un architecte-expert dénonce, dans un rapport ordonné par la cour administrative d'appel de Nancy, des "conditions de salubrité insuffisantes" et un "chauffage sommaire, voire inexistant" dans l'établissement.
Douches insalubres, chauffage défectueux, cellules minuscules : le rapport d'expertise judiciaire, réalisé à la demande d'un détenu, dénonce l'insalubrité de la maison d'arrêt de Colmar, a-t-on appris lundi auprès de l'avocat de ce détenu qui entend désormais faire condamner l'Etat sur la base de ce document.
A trois par cellule de 9 m2
A Colmar, les détenus, à trois dans une cellule de 9,01 m2, ne disposent d'aucune intimité. L'aération des cellules est très difficile. Les douches présentent un "état de vétusté avancé" et le chauffage y est "très sommaire, voire inexistant", dénonce ce rapport réalisé par un architecte sur demande
de la justice, et dont l'AFP a obtenu une copie.
Demande d'indemnisation
"Je vais désormais saisir le tribunal administratif de Strasbourg pour obtenir réparation des conditions de détention indignes imposées à mon client", a expliqué Me Fabien Arakelian, un avocat de Nanterre qui a déjà contraint l'Etat, en juillet 2011, à indemniser deux détenus des maisons d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine) et de Bois d'Arcy (Yvelines).
La visite à Colmar de l'expert judiciaire, en octobre dernier, a été ordonnée par la cour administrative d'appel de Nancy, sur demande d'un détenu de Colmar. Contactée par l'AFP, la direction régionale de l'administration pénitentiaire à Strasbourg n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat ce rapport
Une maison d'arrêt datant de 1791
D'après le site internet du ministère de la Justice, la maison d'arrêt de Colmar, qui date de 1791, est installée dans un bâtiment remontant au Moyen-Age. Il s'agit d'un établissement "très ancien", situé au centre-ville, et dont la capacité d'accueil est de 120 détenus.
Début décembre, le contrôleur des prisons avait lancé un cri d'alarme sur les conditions de détention "inhumaines" à la prison des Baumettes à Marseille, conduisant l'Observatoire international des prisons (OIP) à demander la fermeture immédiate de cet établissement.